III-LES LIEUX -DITS

                  

 

 Les lieux-dits ont été classés et cartographiés selon l’ordre suivant :

 

A- lieux-dits de la lande: leur petit nombre et leur faible ancienneté n'a pas justifié de cartographie particulière. On retrouve les noms sur la carte de la Compagnie agricole et industrielle d’Arcachon reproduite ci-après.

 

B- lieux-dits des semis : J'ai utilisé une cartographie que j'avais établie à partir d'un document anonyme appartenant à la Société scientifique d'Arcachon et qui date des années 1820 puisqu'il mentionne les semis déjà effectués à cette époque. J'y ai ajouté les dates des semis ultérieurs.

 

Pour en faciliter la recherche, j’ai distingué deux zones :

           1- les semis au nord de la forêt usagère.

           2- les semis à l’ouest et au sud de ce massif forestier.

 

C- lieux-dits de la montagne ou forêt usagère : c'est la carte établie par Durègne de Launaguet en 1904 qui a été utilisée. Cette carte est d'ailleurs, en ce qui concerne le parcellaire, la reprise d'un document cartographique établi par Gustave Hameau en 1863 à partir du cadastre de 1849.

 

A-LES LIEUX DITS DE LA LANDE.

 

1-Carte de la compagnie agricole et industrielle d’Arcachon – 1837

 

Jusqu'aux tentatives de mise en culture du XIX° siècle, la lande, domaine des bergers montés, quand la lande est humide, sur leurs échasses, les tchanques, ne comporte que peu de lieux-dits. Ils datent presque tous du XIX° siècle et rappellent souvent les acteurs des compagnies d'aménagement.

Cela commença en 1766 avec la vente par le Captal de près de 13000 hectares au suisse Nezer (1724-1776) qui, en dehors des terrains situés au sud du Teich, ne put créer de forêts à cause de la baillette de 1550 qui interdisait toute concession de lande, sauf pour y planter des bleds et donnait aux habitants des droits de pacage sur tous les padouens (pâturages) et vacants (zones non exploitées).

Vint ensuite la Compagnie d'Exploitation et de Colonisation des Landes de Bordeaux qui, à l'initiative de M. Boyer Fonfrède, se chargea, suite à l'autorisation du Roi Louis-Philippe, de créer, en 1834, le canal, ce qui eut pour effet de drainer ces landes.

Puis, de 1837 à 1846, la Compagnie Agricole et Industrielle d'Arcachon suivie, après son échec, par la Compagnie Ouvrière de Colonisation du Comte de Blacas Carros qui cultiva du riz.

Un chiffre témoigne de ces échecs agricoles , celui de 1892 : il y a encore 1544  hectares de landes dans la commune, preuve que les terrains cultivés y sont retournés .Il reste cependant quelques bois de pins issus des plantations effectuées par la Compagnie du Canal  (32 hectares) et la Compagnie Agricole d'Arcachon (42 hectares) ; celle-ci avait, en 1849, des  parcelles boisées disséminées en quelques îlots : au "Becquet" (14 ha.), à "Bonneval" (17), à "L a Forge" (3,5), à "Villemarie"(1) et  à "L'écluse" (5). Au total la lande ne comportait alors que 76 hectares en pins, le reste étant converti en cultures diverses qui toutes échoueront, ou bien est laissé en friche .

 

LA BECASSIERE

Nom récent au sud de l’Hippodrome du Becquet, il est certainement lié aux bécasses.

 

BEQUET (1849) Hippodrome du

Le Bequet est le pendant du lieu-dit de la Montagne.
L'hippodrome a ouvert le 26 Août 1903 sous la présidence de M. Godrie et la première course dotée du PMU eut lieu le 13 Septembre. En 1905, la Société Hippique dont le siège était au café Brémontier à La Teste, eut un nouveau président, son fondateur et propriétaire, Jacques Meller (9 Janvier 1871-28 Avril 1939), le frère de Daniel, qui possédait aussi un haras, créé en 1902 sur les bords du bassin, dans le quartier de Petit Bordes et fut un éleveur très important dont les chevaux fréquentèrent les grands hippodromes européens

 

BIREHUC

C'est une allée pare-feu (vira huc) entre lande et forêt usagère qui allait des Saux à Cazaux.

Elle était, avant 1789, nettoyée selon le système de la corvée : les usagers, encadrés par des propriétaires, devaient défricher cette bande afin de protéger la Montagne contre les incendies.

C'est aussi le lieu-dit, près du  Becquet, où les premiers semis du Captal Jean Baptiste Amanieu de Ruat furent incendiés vers 1733 car cela n'était pas compatible avec la baillette de 1550 qui n'autorisait que de semer des bleds.

 

BLACAS

Marie François Alexandre, comte de Blacas Carros, fut, en 1837, un des Directeurs de la Compagnie agricole et industrielle d'Arcachon qui voulait mettre en culture les anciennes landes de Nezer. Elle tenta, de 1837 à 1846, d'exploiter les 11674 hectares qui, sur les communes du Teich, de Gujan et de La Teste furent, au XVIIIe siècle, les domaines de Nezer (voir ce mot). Ces terrains qu'il était impossible de semer en pins, à cause de la "baillette" de 1550, furent drainés grâce au percement du canal et virent "fleurir" des plantations de mûriers, de carottes et même une féculerie. Mais la compagnie, fut éphémère. Après sa faillite, il créa en 1846 la Compagnie ouvrière de colonisation qui cultiva du riz (300 hectares en 1851) jusque vers 1858 puis connut le même sort.Le lieu-dit est à l’intérieur de la base aérienne.

 

BONNEVAL Comte André de 

Actionnaire lui aussi de la "Compagnie Agricole et industrielle d'Arcachon"

Sa direction s'étendait du canal à la craste Nezer et sa maison se trouvait face au lieu-dit La Forge, sur la rive ouest du canal.

Il publia en 1839 un "Tableau pittoresque des landes du Bassin d'Arcachon"

Son nom avait été donné à la plaine des sports, appelée désormais du nom de l’ancien maire Gilbert Moga.

 

CANAL DES FORGES

Dérivation du canal des Landes, appelé aussi canal des usines, il servait à alimenter la forge ou usine d'extraction de fer installée par Gaullier L'Hardy. Cette usine, gérée ensuite par Héricart de Thury puis par Brothier, s'arrêta en 1851. Elle extrayait le fer de la garluche locale qui était prise dans la lande.

(Voir La Forge)

 

CRASTE BANEYRE

C'est la suite de la craste de Nezer ou craste de la Montagne. Elle part du canal (entre les écluses 3 et 4), et aboutit à la Leyre vers la fontaine Saint Jean.

Venant de "banal", banalités, elle signifie qu'elle a été construite et entretenue par les habitants du Captalat pour

drainer la lande (peut-être à titre de corvée).

 

JAUMART (1849)

Lors de la liquidation de la Compagnie de Nezer, en 1792, Jean Rodolphe Wirtz, héritier de ce dernier, se porta acquéreur d'un lot pour le compte de Joseph Jaumart. Celui-ci le revendit  le 5 Août 1872. Le nom est parfois écrit "jaumard".

 

LACANAU  Le pas de (1810)

Cela évoque un chenal. Le lieu se trouvait vers Sanguinet.

 

LANDE DU COURNEAU (1849) LE COURNEAU + canton ONF du Courneau.

Un courneau est souvent traduit par carrefour (Palay), mais au Moyen Age, c'est aussi un quartier, un coin, un hameau (Delpit). C'est ce dernier sens qui est le bon. En effet, en 1849, le Courneau était un hameau de quelques cabanes. Plus tard à partir de 1876, ce fut la seconde station du train qui relait La Teste à Cazaux.

En ce lieu fut installé, en 1916, après réquisition des terrains, le camp militaire du Courneau destiné à accueillir et entraîner les troupes de « tirailleurs sénégalais » mobilisés dans toute l’Afrique Occidentale Française. Les 2513 premiers arrivèrent depuis Dakar en avril I916. En Juillet 1917, les occupants de ce camp insalubre, furent évacués vers Fréjus, afin de laisser la place à des troupes russes qui, après la révolution qui s’était produite en Russie, avaient été retirés du front, évacués sur le camp de la Courtine puis après des mutineries sur celui du Courneau. Après des mois de présence assez tumultueuse et suite à l’armistice conclu par le nouveau gouvernement soviétique, ces troupes furent évacuées et le janvier 1918 le camp fut transféré aux américains qui y installèrent des brigades d’artillerie de campagne. En septembre 1918 ce sont 15825 hommes qui y séjournent.

Pour plus de détails, lire l’ouvrage édité par la Société historique en 2008 : « 1914-1918, le bassin d’Arcachon » rédigé par MrsMormone, Boyer et Caule.

 

LANDE DE TECHOUEYRES

Il y aurait eu là, au XVIII°, une borne délimitant le Captalat et le Teich. Un bois de "Texoueyres" est porté sur la carte de Mesny levée en 1762. Jacques Ragot rattache le nom de Téchoueyres au gascon "tach", le blaireau, dont ce serait le terrier quant à  B. et J.J. Fénié, ils le définissent comme "un monticule, une petite hauteur arrondie".

Les landes nord et sud de Techoueyres se trouvent à l’intérieur de la base aérienne.

   

L'ECLUSE (1849)

Ce lieu dit se trouvait au nord  du Pujeau broustut, actuellement dans l'enceinte militaire et devait évoquer la prise d'eau du canal des forges.

Les écluses de la Compagnie d'exploitation et de colonisation des Landes de Bordeaux, étaient à l'origine au nombre de 11. Elles portaient des noms qui étaient ceux des actionnaires soit à partir de l'écluse N°1: De Caraman, Emerigon, Gautier, Decaze, De Pommac, Roul, De Preissac, De Silgny, Sers, De Fezenzac et Laurena.

 

2-La croix de « Montmorency »

En aval de la 8° écluse, à 1 kilomètre au sud-est de la station du Courneau dans l'actuelle zone militaire, se trouvait la prise d'eau servant à alimenter le canal d'irrigation de la Compagnie Agricole et Industrielle d'Arcachon. Elle fut, le 26 Août 1841, bénie par le cardinal Donnet et l'année suivante, une croix y fut érigée par le Duc de Montmorency, président de la Compagnie.

Sur le socle est l'inscription suivante : "Le 7 Juin 1842, cette croix a été plantée par le Duc de Montmorency, président de la Compagnie d'Arcachon et a été bénie par M. Marty, curé de La Teste ". Et sur le fût, si les lettres n'étaient bientôt effacées : "Les eaux du canal ont été bénies, le 24 Août 1841, par Mgr. Donnet, Archevêque de Bordeaux." Cette croix était, à l'origine au bord du canal des usines, à l'est du Courneau puis, après avoir été déplacée une première fois, plus au nord, en 1968, elle fut installée dans  le jardin de l’église de La Teste. Elle a été remplacée par une autre car l’original a été rendu aux cazalins par la municipalité élue en 2001.

 

                                                                        3-Le Courneau : la deuxième écluse (Collection privée)                                                                                                                                                                         Il faut savoir qu’avant la construction du canal, les eaux du lac débordaient souvent. En 1786, l’abbé Baurein remarque que « certains hivers (elles) s’avancent sur les fonds voisins »

Les écluses qui subsistent doivent maintenir le niveau du lac à la côte de 20,94 mètres NGF selon l’ordonnance royale du 27 Novembre 1836 qui eut pour conséquence un abaissement du

niveau du lac de 2 mètres et l’arrêt des inondations

                                                                                                                                                            

LA FORGE

Actuellement occupé par un village de vacances, le domaine de la Forge vit le jour en 1833 avec "l'usine à fer " de M. Gaullier L'Hardy qui extrayait le minerai de la garluche locale (pierre de fer ou pierre des landes). Exploitée ensuite par Héricart de Thury puis par Brothier, elle ferma en 1851 après une dernière tentative d'exploitation sous la forme d'une "association ouvrière" subventionnée par le gouvernement. Outre la faible teneur du minerai, les principales difficultés vinrent de la baillette de 1550 qui interdisait ce genre d'activités ( protestation du Conseil municipal dès 1833) et surtout de l'approvisionnement en bois qui ne pouvait alors provenir que de la forêt usagère (le procès intenté en 1847 fut gagné par les communes puisqu'en 1853 la cour d'appel interdit, dans ce massif, toute coupe de bois de pin, sauf pour la construction).   

 

L'HOPITAL

 

 Sur de rares cartes, le lieu-dit se trouve au Courneau à droite de la route départementale. Il évoque l'hôpital militaire du Courneau où furent soignés, pendant la guerre de 1914-18, Russes, "Sénégalais " et Américains.

 

4-Le camp du Courneau (collection privée)

 

Ouvert en août 1916, il accueillit jusqu’en 1918, plus de 8000 malades et enregistra de nombreux décès à cause des conditions climatiques surtout parmi les tirailleurs « sénégalais » dont plus de 900 décèderont.

 

PONT DES AMERICAINS

Evoque les américains stationnés au Courneau en 1918. Membres de brigades d’artillerie qui s’exerçaient sur les bords du canal ils arrivèrent à partir d’avril 1918.Il y avait aussi un hôpital militaire dans lequel beaucoup sont  morts de la grippe espagnole ou de pneumonie.

                            5-Stèle élevée à la mémoire des américains. (Photos.R.Aufan)

 

88 d’entre eux reposèrent un temps dans le cimetière du Courneau qui fut créé le 15 Février 1918, en face du « cimetière des sénégalais ».

66 corps furent rapatriés aux USA entre 1919 et 1921, quant aux autres ils furent transférés au cimetière américain de Suresnes.

6-La plaque au pied de la stèle

 

A ces 88 soldats, il faut ajouter 7 aviateurs, décédés lors d’accidents d’avion, qui ont été inhumés dans des cimetières civils. En effet l’école de Tir aérien de Cazaux reçut 1306 pilotes américains.

La liste de ces soldats a été publiée en 2000(bulletin de la Société Historique N°105)

 

PORTE TENY

Sur la carte de l'IGN de 1937, il est à  côté du Bequet. Il y a aussi une rue de Cazaux qui porte ce nom. Ce pourrait être une francisation ou une déformation d'une expression courante, "porta t'en i".

(Voir rue Porte Teny)

 

PUJEAU BLANC (1810)

Actuellement à l’intérieur de la base aérienne, c’est la butte sur laquelle se trouvait une borne de séparation avec la commune de Sanguinet. Le lieu est à l'intérieur de la base. On pourrait s'étonner de l'existence de limites précises entre les paroisses surtout dans une zone telle que la lande. Cela vient du fait que, depuis 1550, les habitants du Captalat (testerins, cazalins, et gujanais) y jouissaient de droits de pâtures importants. La vigilance était donc de règle quant aux troupeaux étrangers. Ceux de Sanguinet, durent même payer, un temps, un péage pour avoir le droit d'amener leurs troupeaux à Biscarrosse en contournant le lac par le nord et l'ouest. D'où l'importance de ces bornes dans la toponymie.

 

PUJEAU BROUSTUT 1810

C'était un petit monticule (pujoou) broussailleux (brouste) qui servait de lieu de repos aux bouviers quand ils  transportaient la résine des Landes vers La Teste. Il y avait là une "borde" et un puits dont le berger vendait l'eau aux bouviers (J. Ragot). Mais sur les cartes du XVIII° siècle, la borde de "broute" est située le long du chemin de Sanguinet à La Teste de Buch, sur l'actuel territoire de Gujan-Mestras. Le nom désigne donc, non pas la borde, mais la "lande du pujeau broustut" qui s'étendait de part et d'autre de la limite des deux paroisses, la partie « testerine » se trouve de l’autre côté de la route, à l’intérieur de la base.

 

SALBERT (1849) ou SALVERT

Gilbert, Marquis de Salvert, était sous directeur de la Compagnie d'Arcachon en 1837. En 1845, lors de la liquidation il en acheta un lot (11.11.1845). Le lieu-dit est à l'intérieur de la base.

 

SAUSSOUZE Lande et bois de (1810)

C'est l'endroit où poussent des saules, saous ; le suffixe sous ou souze est péjoratif. (Ragot)

Attesté en 1791 sous la forme "Saussouze".

Ces deux lieux-dits se trouvent dans l’enceinte de la base aérienne.

 

SAUX (Lous) 1810

Au pont du Saous (des saules noirs), la route de Cazaux franchit la craste Nezer. En 1893 il y avait là une vigne appartenant à Bertrand fils. C’était aussi la première station, en partant de La Teste, du train de Cazaux qui, d’après les souvenirs d’Edgar Courtès, avait la réputation, à cet endroit, quand il était trop chargé, de peiner à monter la rampe, obligeant parfois les voyageurs à descendre pendant quelques instants avant de le reprendre en marche.

 

VILLEMARIE 1849

Il y avait là un moulin à eau  qui aurait fonctionné d'abord pour décortiquer le riz de la Compagnie, puis, après sa faillite, aurait été utilisé pour moudre les grains. Sur une carte de 1890, il est mentionné alors une féculerie (pour les pommes de terre). Au moment de sa disparition vers 1925, il appartenait à un minotier de Biganos, Victor Justel, et était commercialement dénommé "minoterie de la Hume". C'est là que d'après Gilbert Sore, les boulangers testerins, faisaient, vers 1900, moudre leurs grains.

Dans la première moitié du XX° siècle, d'autres familles célèbres s'essayèrent à la mise en valeur.

On  vit ainsi les troupeaux de vaches de Jacques Meller et dans les années 30 beaucoup se pressèrent aux réceptions données par le propriétaire des lieux qui était le Duc Decazes.

On vit aussi les vignes du fils de l'industriel Decauville, dont le seul souvenir était, sur la route des lacs, le lieu-dit "le chai au vin", jusqu’à ce que, très récemment, un propriétaire y  replante des vignes à partir de vieux ceps et, en 2004, mette en bouteilles sa première récolte privée  du «Domaine Decazes».

L'origine du nom écrit "Ville Marie" en 1849 est inconnue. Certainement au début un hommage rendu à une dame.

 

 

  

B-LES LIEUX DITS DES SEMIS

 

 

Les semis sur dunes modernes ayant débuté en 1782, la plus grande partie des noms est récente. Seules les dunes proches des anciennes montagnes (qui portent souvent le nom des pièces ensevelies) et quelques rares noms le long ou au bout des grands chemins qui les traversaient, sont anciens. Le reste date du XIX° siècle.

Quant aux noms disparus, ils sont en italiques.

Comme le montrent les cartes établies à partir d’un document original datant des années 1820,les semis ont été effectués à partir de 1782 (Ruat, Peyjehan) repris en 1787 (Brémontier,Peyjehan), généralisés partir de 1801 (Commission des dunes), sous l’autorité de l’Etat qui en devint propriétaire en 1810,ils se terminèrent vers 1850.

A partir de la loi de 1857, l’Etat revendit ces terrains. Ce qui provoqua la privatisation du massif forestier (les Eaux et Forêts, responsables de l’ensemencement depuis 1862 ne garderont que l’extrême sud du massif).

Cela commença, de 1860 à 1863, par les dunes de Peymaou et du Port , bordant, au sud, la petite montagne d’Arcachon puis se continua par les dunes testerines. La seule zone qui ne trouva pas d’acquéreurs parce que très attaquée par la mer, fut celle qui s’étendait de Bernet à la dune, cela fut réglé en 1915.

7-Le tableau ci-dessus montre les principales adjudications.

-----------

 

1 /Au nord de la Forêt Usagère.

 

 

8-Carte R.Aufan

 

ANE (Dune de l'esquine de l'âne)

Semée entre 1818 et 1824, l'origine du  nom de cette dune de l'échine ou du dos d'âne est inconnue. Peut-être à cause de sa forme ?

Elle était traversée par le chemin du Moulleau (voir « Rues et quartiers ») qui, en 1925, se nommait "chemin de l'échine de l'âne ou des chênes verts". On lit d'ailleurs cette année là que la commune, face à la demande de création du lotissement Bellevue au Moulleau, posa comme condition que ce chemin reste libre et que sa largeur soit portée à 10 mètres, ce qui fut alors réalisé puisque, dans le Moulleau, ce chemin rural, classé en 1847, se prolonge jusqu'au cœur de la station par une rue.

 

BARONS

Une cabane, une dune et une lette portent ce nom.

En 1727, la lette s'appelait "du grand baron", appellation qui témoignait d'un épisode conservé dans les mémoires ; en effet, lors de ses fouilles, en 1878, François Auguste Lalesque y trouva deux pièces de monnaie, attribuées au règne de Richard II d'Angleterre (1377-1399), un cimetière avec vingt squelettes dont l'un "d'une taille extraordinaire" portait un  éperon (le grand baron ?), et les vestiges d'un bâtiment qu'il considéra comme étant une "chapelle décorée de fresques pouvant contenir  quarante ou  cinquante personnes ".

Cette lette s'est aussi appelée "de Pierille" en 1827, surnom fréquent à La Teste (voir Jaougut).

 

BAQUEYRAS

La dune de Baqueyras (mal orthographiée "baqueyris" en 1849), tire peut-être son nom d'un mauvais vacher ou d'un vacher  méprisé (baquey, vaquèir = vacher + as : augmentatif péjoratif).

 

BARON CAPET (dune du)

Fixée vers 1819, elle prit le nom de la pièce de forêt usagère qu'elle avait en partie recouverte  (voir Forêt Usagère).

 

BARRAIL

Ce lieu-dit qui signifie un enclos (barràlh) devait se trouver près du lac d'eau douce de la lette du jaougut laquelle fut ensemencé en 1814 ce qui provoqua dès 1819 la disparition des eaux.

 

BEL AIR

Le lieu se trouvait, en 1849, vers la Grave.

 

BRILLEYS

Dune à la lisière nord de la pièce usagère du même nom (dune de Plumious et  Brilleys) semée en 1820.

 

CABO

La dune de "cabeau" fut semée en 1825. Le nom véritable "càbo" désigne, dans le sud -est des Landes, une ruche (S. Palay).

 

CAMICAS

La dune, qui se trouve au nord du golf  fut semée en 1812. On donne actuellement ce nom à la dune qui porte les antennes de la station radio maritime. C'est une erreur, cette dune s'appelle en fait la dune de Lagrua et fut semée en 1808.

Camicas est un nom propre (voir chemin de Camicas).

 

CAPET (dune de)

Au sud de l'hôpital, elle fut fixée entre 1803 et 1815. Son revers oriental, au dessus des prairies du même nom, marque  l'extrême avancée des sables blancs. Afin de les arrêter et de protéger les premiers semis entrepris dès 1803,  sa crête fut équipée d'un clayonnage de 3 mètres de haut sur 150 mètres de long formant un talus dont le tracé est encore visible.

Le nom désigne un chapeau ; est-ce en rapport avec sa forme ou avec son propriétaire?

 

CENTRE (dune et pare feu)

Elle tire son nom de sa position centrale et fut semée entre 1815 et 1818.

 

CRAVEYRON ou Crabeyron

Lette par où passait le chemin du même nom (le petit chevrier).

En 1812, un atelier de résineux y fut adjugé comme bien national, en 1842 un rapport de garde forestier signale que cette pièce est dévastée par le bétail.

 

DIDIER (dune de)

Au Nord du chemin de La Teste au Moulleau, en arrière de la station, cette dune actuellement urbanisée, qui prolongeait, au nord, la dune de Pissens, fut semée en 1806. M. DIDIET fut le remplaçant de Brémontier à la tête de la Commission des dunes, lorsque celui-ci fut nommé Ingénieur Général à Paris en 1804.

 

DUNE RONDE

Le nom vient de sa forme, elle fut semée en 1828.

 

EDEN (de la Côte d'Argent)

Voir avenue de l'Eden.

 

EGLISE (dune et lette de l')

En 1770, il y avait, dans la lette, le long du chemin de Pausaduy, un lac d'eau douce qui fut concédé pour la "pesche" aux canards au forgeron Bertrand Nouaux contre 1/10° des canards capturés pour le Captal. La dune est parfois appelée "des barons", elle évoque le souvenir du premier prieuré cistercien dont des vestiges furent trouvés en 1878 et qui, menacés par les sables migra plus au nord au lieu-dit « Notre Dame des monts »

(Voir Barons et rue Notre Dame des monts)

 

GARLION, GARLIE (1810), GARTEY (1839), GARTIOU (1846)

Le véritable  nom désigne soit le gardien du troupeau (gart + ey) soit le lieu (gartiou) où se réunissent les vaches à demi sauvages pour passer la nuit. C'est aussi le lieu où elles sont regroupées pour le marquage.

Il s'agit, entre les semis de Brémontier et la dune de Lartigon, de la plaine située entre le pied de la dune de Pissens et la mer, dont 13 hectares furent semés entre 1782 et 1787 par Jean- Baptiste Peyjehan pour le compte de Captal. Le reste, parfois appelé "plaine du Pilat", fut semé par l'Etat en 1812/1813. Actuellement le gartiou s'étendrait de la place Daniel Meller jusqu'à Haïtza.

 

GINESTRAS (dune et lette)

La dune de ginestras (le nom vient de ginestre, le genêt) fut semée entre 1818 et 1822.

 

GNON

Le lac d'eau douce de la  lette du gnon, au nord des pins du Laurey, fut concédé en 1774 au sieur Pierre Peyjehan fils aîné, bourgeois, pour la pêche aux canards contre 1/6° des canards pris et 1 sol d'esporle (droit payé par celui qui obtient le fief). Le mot gascon le plus proche est le landais "gnan" qui désigne un surveillant, mais ce pourrait être aussi le vieux mot français "gnon" qui, depuis 1651, désignait l'enflure (oignon) provoquée par un coup de poing et, par extension, le coup lui-même.

 

GRAVE (La) ou GRAOUS

C'est le nom que portait au XVIII° siècle la zone de  forêts qui ont été ensuite recouvertes par la dune du Sabloney puis du Pilat. Le nom a été gardé, en arrière, par une parcelle de forêt usagère. Le nom vient des bancs de graviers repérables par forage, qui se trouvent sous les couches d'alios et de tourbe du pied de la dune. A une époque où le niveau de la mer était plus bas, ces graviers pouvaient être apparents. Une partie de la parcelle actuelle a été recouverte par la dune. Celle-ci fut ensemencée vers 1832 puis de nouveau ensablée vers 1860.

 

JAOUGUT (lette et dune)

Lieu (jaougar) couvert d'ajoncs (jaougue). Parfois appelée aussi de "cabo", elle fut en partie ensemencée par le Captal vers 1780. Le terrain fit partie de la contestation entre Lalesque et l'Etat (voir "la Prade").

 

En 1982/83,y fut trouvé et fouillé, sous une butte de 8 mètres de diamètre ,un site de four à poix. L’époque de la formation des dunes de cette zone (XIV° siècle),le fait qu’elles aient recouvert d’anciennes forêts, la date des nouveaux semis qui furent effectués(1780) permet d’affirmer que l’installation était au mieux médiévale. Mais la similitude entre les nombreux fragments de jarres (dolia) certaines enduites de poix et celles trouvées sur le site gallo-romain de Losa (Sanguinet) est troublante. Les matériels que j’y ai recueillis sont en possession du futur musée de la Teste 

 

9-La lède : carte établie d’après un document de I827, la lette de Jaougut y figure en B. Les dates sont celles des semis. Auparavant et depuis le XIV° siècle, c’était des « sables blancs »

(document R.Aufan)

 

 

JUGE (Dune, lette, maison  et garde-feu du)

La dune fut semée en 1812, la lette humide en 1815. Il semble que la dune soit en fait la première dune de Camicas. Le nom vient du juge royal Peyjehan, propriétaire de ces terrains.

 

LAGRUA (dune de)

Semée en 1808, elle est actuellement improprement appelée "Camicas".

(Voir rue de Lagrua)

 

LAUREY (dune de)

Cette dune du laurier sur laquelle se dresse le pylône de surveillance des pompiers est très ancienne. Vestige oriental des forêts recouvertes par les dunes de sable blanc à partir du XVI° siècle, elle est présente sur les cartes anciennes et toujours boisée. En effet sa hauteur (59 mètres) en a fait un point de résistance à l'envahissement des sables entre le "cap du juge" au nord et le "cap de Pachou" au sud.

En 1763, le géographe Mesny ne parle plus que d'un petit îlot  d'une "vingtaine de pieds de pins fort petits et torts" qui  sort des sables environnants, il indique la présence une vingtaine d'années plus tôt d'un bois de 400 arpents (de 136 à 200 hectares selon les mesures employées) "dans lequel on recueillait beaucoup de résine". Donc si la dune est ancienne, la forêt qui la couvre actuellement n'a commencé à prospérer qu'à partir des semis de 1817.

 

MARTIN (dune)

Elle devait se trouver au sud de la Teste et fut semée en 1825.

 

NOTRE-DAME DES MONTS (dune de)

Fixée en 1818, elle dominait les vestiges du second prieuré cistercien établi là après la disparition de celui de la « dune de l’église ».. Le talus encore visible, au nord de la voie directe, témoigne de l'extrême avancée des sables.

(Voir rue Notre-Dame des Monts et Dune de l’église)

 

PACHOU (Le)

Situé sur les terrains de l’ancien hôpital, c'était le surnom de Jean Deligey qui, en 1783, y possédait une vigne. Dernière zone touchée par les sables mobiles, le secteur fut ensemencé en 1803. En 1834, les héritiers de Deligey, J.B. Mercié et J. Pontac revendiquèrent l'application du décret de 1810 qui prévoyait, contre remboursement des semis, la remise des nouvelles forêts aux propriétaires des anciennes parcelles recouvertes. Mais l'administration argua du fait que, sur les documents présentés, il n'y avait pas d'indication concernant l'étendue et les confronts de la vigne ! Ils n'osèrent pas engager d'action judiciaire et l'Etat resta propriétaire.

On peut encore voir, dans la partie nord, au nord - est du monument dédié à Brémontier, un talus qui  est dû à l'installation d'une palissade destinée à protéger les premiers semis effectués en 1802 dans la partie Est des sables blancs. Ceux situés à l'ouest ne furent fixés qu'en 1813.(Voir dans « Rues et Quartiers » l’allée du Cippe Brémontier)

 

PEYLE (Dune de la)

Actuelle dune du cimetière, elle fut dénommée Bayle sur certaines cartes.

(Voir rue de la Peyle)

 

PILAT (dune du)

Actuellement déformé par l'adoption de l'artificiel Pyla, la pile, le tas de sable, lous pillars (1484), lou Pila (1556) est un nom qui migre du nord au sud en fonction du déplacement des passes d'entrée du bassin. Au XVIII° siècle, avant que ne commencent les semis, la dune s'appelait "du Sabloney". Lors des semis, elle fut divisée en 3 parcelles : la dune de Lartigon ou de la Grave au nord, fixée en 1830, la dune de Pilat ou du Sabloney au centre, semée entre 1829 et 1831 et celle de Menoy à l'Est (qui avait recouvert une parcelle usagère appelée "les crocs"), stabilisée de 1834 à 1836.

L'ensemble, sur les cartes du Conseil Général (1875) et du Ministère de l'Intérieur (1890) prit ensuite le nom de Dune de la Grave pour reprendre ensuite celui de Pilat au XX° siècle (1935), le terme de                                                         

Sabloney étant parallèlement conservé en 1934 par A. Rebsomen.

La dune, haute d'une soixantaine de mètres était donc, vers 1860, recouverte d'une forêt qui fut vendue par l'Etat (1864) dans le cadre de la cession de tous les semis qu'il avait effectués. L'opération fut d'autant plus heureuse que le déplacement des passes entraina ensuite des mouvements de sable tels que tout fut détruit par le recul de la côte ou recouvert par les sables éoliens portant ainsi la hauteur de la dune à plus de 110 mètres au début du siècle.

Actuellement, d’après les dernières mesures effectuées en 2015 elle fait 110 mètres  après en avoir fait 104 il y a une vingtaine d’année.

10- Recul de la dune 1922-1962 ( carte R.Aufan)

 

La particularité de la dune c’est qu’elle est privée. En effet les consorts Conseil , acheteurs de 1864, vendirent, en 1920,leur propriété à la Société Immobilière de Pyla sur mer qui la divisa, l’année suivante en 21 lots. Ainsi les propriétaires des parcelles situées en arrière sont aussi propriétaires de parcelles sur la dune qui continue à reculer.

Une étude que j’avais réalisée en 1984 montrait, qu’entre 1922 et 1962, l’ avancée vers l’Est avait pu atteindre 260 mètres en certains endroits.

Depuis quelques années le Conservatoire du Littoral qui exerce un droit de préemption et veut l’étendre à une partie de la forêt usagère située en arrière, s’est mis à acheter des parcelles de même que le Conseil Général de la Gironde.

11-Carte foncière de la dune du Pilat

                      

12-Zones de préemption et de protection des espaces naturels sensibles. (Conservatoire)

 (documents Urbanis 2002-AM La Teste)                                                                                                                                                                

 

De plus depuis 2007, la dune est gérée par un Syndicat Mixte composé de 6 représentants de la commune de La Teste(2),du Conseil général(2)et du Conseil régional(2). Cette structure née en 2007 était à l’origine présidée par le Maire de La Teste mais suite au changement de municipalité, c’est désormais un membre du Conseil régional qui la préside.

La présence de 5 terrains de campings en arrière de la dune (en site classé et Natura 2000) a conduit les autorités à établir un plan paysager particulier mais une récente décision ministérielle permettant aux  propriétaires du « Pyla camping », qui l’avaient demandé en 2005, d’augmenter la superficie de son terrain pour compenser ce que leur dune avait recouvert, a provoqué une polémique et des actions en justice.

La dune, en reculant, découvre depuis très longtemps d’anciens sols (paléosols) qui sont les témoins,depuis l’époque du Néolithique des différents niveaux forestiers et des activités humaines.Ils sont particulièrement visibles après degrosses tempêtes.C’est là que j’ai pu étudier, en 1980, un premier four à goudron antérieur au XVII° siècle particulièrement bien conservé(voir « les produits résineux.free.fr »)

-------------    

           13-les paléosols en 1982 (ph.R.Aufan)                             14-tronc de pin fossilisé

 

Au pied de la dune,en 1940, s’échoua (amarre cassée pendant le remorquage), un bateau en ciment réquisitionné par les allemands pour en faire vraisemblablement un dépôt de charbon.

 

15-Le bateau en ciment après la guerre (photo M.Gispalou, collection privée) 

Du nom de « caméléon », il avait été construit par les chantiers de Bourg sur gironde et mis à l’eau en Mars 1920. Brisé il fut  recouvert par les flots vers 1978 et git désormais dans le chenal.

                                                                                                                           

PIERILLE (lette)              

En partie semée par le Captal en 1780, elle fit partie de la contestation entre l'Etat et Lalesque en 1827 (Voir La Prade). Appelée aussi lette des barons.

Le premier messager du service postal en 1770, Pierre Daugès, était surnommé Pierille. C’est aussi celui du cazalin Pierre Desprian en 1721.

 

PISSENS (lette et dune)

Si la dune fut fixée en 1815, la lette, à l'Est, ancien "lac d'eau douce" concédé pour la "pesche" aux canards en 1775, fut ensemencé sur 11 hectares entre 1782 et 1787 par Jean Baptiste Peyjehan pour le compte du Captal. Le restant le fut en 1806.

Le sens est inconnu. Est-ce un nom de personne ?

La dune de Pissens se trouvait au sud de l'ancien chemin du Moulleau, qui aboutissait à la rencontre du garde feu du sémaphore et de l'actuelle rue François Xavier. Au nord c'était la dune de Didier.

(Voir boulevard de l'Atlantique).

A l’époque moderne la lette de Pissens vit naître deux projets de constructions : celui d’un sanatorium, sur des terrains donnés en 1896 par M.Bernardbeig et celui encore plus farfelu du lotissement de l’Eden (voir ce mot dans le chapitre « rues »).

 

PLUMIOUS (dune de)

Semée en 1820. Son nom peut être rapproché de "plumous", ce qui est plumeux (S.Palay).

 

PORT (dune du)

Semée en 1809, elle dominait le port du Caillaou, d'où son nom. Elle est en grande partie sur le territoire d'Arcachon (emplacement du Lycée Technique...). Son extrémité devait constituer la "pointe de la baride" des cartographes du XVIII° siècle.

 

PRADE (lette de la)

Semée en 1828 (voir Jaougut), la lette, qui s'appelait alors de "la prade" (la prairie) fut concédée par le Captal en 1727 au chirurgien Baleste Marichon à charge pour lui de l’ensemencer. Ceci n'était pas légal puisque cela faisait partie des vacants qui depuis la baillette de 1550 ne pouvaient être concédés que pour y semer du blé. C'est pourquoi l'ensemencement n'y fut réalisé qu'en partie en 1780 par les soins du Captal (deux ans avant que la situation juridique ne fut réglée).

Vers 1805, une autre partie de ces terres vaines fut ensemencée par l'Etat et les terrains furent rachetés, en 1825, aux héritiers de Baleste Marichon, par le Maire de La Teste Jean Baptiste Marsillon Lalesque qui entreprit une action en justice pour s'en faire reconnaître la propriété alors que l'Etat comptait terminer l'ensemencement.

L'Etat fit appel du jugement favorable à Lalesque mais la Cour d'Appel le confirma malgré les affirmations de l'ingénieur en chef de la Gironde selon lesquelles Lalesque aurait jonglé avec les lieux dits pour s'attribuer les terrains, accusations qui ne cadrent d'ailleurs pas avec le texte de 1727.

 

SAOUS (dune des)

Cette dune des saules, fixée en 1819, domine l'extrémité nord de la Forêt usagère (parcelle de la lette de Sécary) et marque donc l'extrême avancée des sables blancs dans ce secteur.

Il y avait certainement des marais, d'où la présence de "saules marsaults" puisqu'en 1842, le garde forestier y verbalisa un certain Duha pour "coupe et enlèvement d'un pied" de cette espèce.

 

TOURNON (dune de)

Parcelle de sables blancs, à l'ouest du Laurey, ensemencée en 1807, dénommée ensuite ainsi en l'honneur d'un Préfet de la Gironde qui s'intéressa aux semis de 1815 à 1822. Elle est occupée par le lotissement de la SICA au sud de la route des Abatilles entre les garde-feu du Sémaphore et du Centre.

Voir boulevard des Crêtes.

 

TROU DE L'ENFER

Cette appellation est donnée à une très profonde vallée qui se trouve entre les dunes de Branquecourau et de Ginestras.

 

VIOTTE (dune)

Semée entre 1822 et 1825, elle portait le nom d'un Ingénieur en Chef de la Gironde.

 

                 

2-A l’ouest et au sud de la forêt usagère.    

 

 

 

-----------------16--------------

 

LES ANGUILLONS

La véritable orthographe est en 1810 : les aguillons, ce qui correspond à l'aguilloun que Moureau traduit par une pointe de terre qui s'enfonce. C'est d'ailleurs le cas puisque la pièce usagère des Broustics-Lestout forme en cet endroit une pointe en direction sud-ouest dans les semis comme ce devait être le cas pour la pièce usagère des aguillons qui en 1810 devait s'avancer dans les sables blancs. Il n'y aurait donc aucun rapport avec les anguilles, explication basée sur la mauvaise transcription du nom sur les cartes.

 

BALISES (dune des)

Appelée aussi dune "dune du vieux fort ou des balises du sud", au nord de l'ancien fort de la Roquette elle supportait des balises pour guider les bateaux. Celles-ci sont portées sur les cartes entre 1768 et 1865. Elles étaient alignées dans l'axe du chenal d'entrée afin que, depuis l'océan, les pilotes puissent le repérer. Quand le chenal changeait, on les déplaçait.  Actuellement disparue, elle se trouvait au large des Galouneys. Les semis y furent adjugés en 1848 et réalisés en 1850 et 1851.

 

BARRIQUE (dunes et lède de la)

Semées en 1848, il y eut, dans la vallée, une cabane achetée en 1850 par les Eaux et Forêts pour servir de domicile au garde du canton. Le nom apparaît postérieurement aux semis et doit avoir un rapport avec l'activité du gemmage.

 

17-Barrique dans laquelle on versait la gemme (galipot) après l’amasse (Col. R.Aufan)

  

 

 

BLANCHE (dune et lède) 1840

Le nom a dû être donné avant qu'elle ne soit recouverte de semis.

 

CASINO (le)

Le nom apparait en 1899 porté par une cabane forestière. Il s'est ensuite déplacé vers la dune sur les cartes de l'I.G.N. Sens inconnu.

 

CHEMIN DE FER (le)

D'après E. Courtès, ce lieu-dit évoque des opérations d'évacuation des billons de pins sur des "rails" constitués de rondins pelés et joints les uns aux autres. Ces opérations étaient conduites vers 1925/30 par deux haleurs du nom de Mouton et Bataille.

 

CUREPIPE (cabanes de)

Les cabanes sont mal placées sur la carte de l'IGN, il y a une inversion entre Curepipe et Peyroutas.

Voir boulevard de Curepipe.

 

DESERT (dune du)

Semés en 1835/1836, ces sables avaient recouvert une partie de la pièce usagère du même nom. Le nom évoque une ancienne friche.

 

DOUANES (Le poste des)

Avant la Révolution, il y avait déjà un poste de douanes installé au Pilat (le lieu dit est alors plus au sud que l'actuelle dune) qui, après avoir été installé au sud de la dune des balises puis sur celle du vieux fort (1842) fut plus tard, peut-être sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) transféré au Moulleau et abandonné en 1920.

Celui-ci fut construit, en 1843, à "La Sally" (une simple cabane en bois) pour y transférer les douaniers du poste de Gastes, il constituait alors la capitainerie de Cazaux qui  remplaça jusqu'en 1867, celle de Biscarrosse. En 1850, sous le nom de "poste du sud", il abritait 4 hommes (M.Boyé).

 

FORT (dune du vieux)

Voir dune des Balises.

 

GAILLOUNEYS

La dune se trouve en lisière de la vieille forêt  et porte le nom de la parcelle usagère voisine. Ces sables furent semés en 1839.

Le nom s'est ensuite déplacé vers le rivage, porté qu'il fut par  la maison forestière. Il vient certainement de " gàlhoun ", qui signifie le surgeon  et s'appliquerait donc à de nouveaux semis. Mais le nom existe aussi en forêt usagère depuis le XVII° siècle.

 

18-Les blockauss des Galouneys en 1979 (Ph. R.Aufan)

 

Sur la dune côtière les allemands avaient, pendant la seconde guerre mondiale, construit des blockauss, éléments du « mur de l’Atlantique » c’est la mer qui en eut raison, la côte reculant certains gisent encore sur la plage tandis qu’à plusieurs mètres de fond, d’autres font la joie des plongeurs.

 

GRAMUGES (dune et lette)

Semées entre 1825 et 1838. J. Ragot, qui écrit "granuges" fait référence au verbe "granueja" coasser pensant qu'il pouvait y avoir des trous d'eau entre les dunes et donc des grenouilles.

 

GUJOSSE (dune de)

Semée en 1832, Dejean, en 1839, écrit Guigose. Sens inconnu.

 

GUENELLES (dune des)

Semée en 1835, c'est le nom qui est donné en 1834 aux sables ayant recouvert une partie de la parcelle usagère des Broustics. Dejean écrit d'ailleurs "gemelles" qui signifie "le galip", copeau de pin enlevé lors du gemmage. Cette forme est certainement la bonne.

 

JAOUGUE SOULE (dune et lette), JAUGARET ou SAUGARET en 1849 (lettes du grand et du petit, dune).

Tous ces noms viennent de jaougue, l'ajonc, le jaougar étant le lieu couvert d'ajoncs.

La lette de jaougue soule fut semée en 1827/31, les  dunes en 1847/50. Elle fut donc pendant quelques années isolée, seule, soule, au milieu des sables d'où son nom.

 

LAGUNE (la)

Le nom est récent, il évoque un phénomène naturel qui, lié à l'évolution des passes, se forme sur la côte, disparaît puis réapparaît, migrant du Nord au Sud : lorsque le banc qui se trouve au milieu des passes se raccroche à la côte sud il forme, comme au XVIII° au droit de l'actuelle dune, un cordon littoral ouvert sur le nord  ("bassin"  du pilat) qui  se referme ensuite  complètement autour d'une lagune, avant de disparaître et de se reformer plus au sud.

 

19- La lagune en 1965 (Collection R.Aufan)

 

Ainsi le bassin du Pilat de 1708 devint une lagune en 1768, on retrouva ce phénomène plus au sud, en 1875, lorsque le banc du Matoc se raccrocha, vers l'ancien sémaphore, puis de nouveau, vers 1950, au sud de la Roquette avec le rattachement du banc dit de Pineau. C'est de ce dernier épisode que vint le nom de la lagune, aujourd'hui disparue. Une nouvelle pourrait se former un jour, si, l'évolution naturelle se poursuivant sans interventions humaines, le banc d'Arguin, se rattachait à la côte.(voir allée de la lagune)

 

LARTIGON

Voir Pilat.

 

LAMANCHS (dune et lède de lous ...)

Semées entre 1848 et 1850, l'orthographe est inexacte : c'étaient de grandes étendues incultes (lamanh). Pour Buffault cela évoque aussi le liseron des sables ou soldanelle.

 

LEBREYRE  (dune et lette)

Ces lieux qui évoquent  le lièvre (lebrey, féminin lebreyre) ont été semés, la lette en 1827/31, la dune en 1849.

 

LESCOURE (lettes du grand et petit ...dune de Lescourre ou de Ginestras)

Semées en 1827/31 pour les lettes, en 1842 pour la dune, ces noms évoquent une "escourre" un courant peu profond entre deux bancs de sable. Serait-ce une réminiscence de l'ancien courant qui reliait l'étang à l'océan ? Mais le lieu semble trop au nord.

 

LETAS (dune du grand ...et dune de lous...), LETOT (dune du...), LETTE LONGUE

(Dune de ...)

Tous ces lieux évoque une vallée  entre deux dunes (lette) souvent marécageuse en hiver d'où la formation de lagunes qu'on appelait au XVIII°  "lacs d'eau douce". Ils ont disparu lors des semis: les lettes entre 1827 et 1831, les dunes en 1844 (lette longue) et 1847/50.

 

 MATESE (grande et petite lette)

Ensemencées entre 1827 et 31.       ?

 

MAUBRUC -(dune, lède et ancienne cabane)1802-

Etendues couvertes de "mauvaises -mau- bruyères -bruc", semées entre 1829 et 1833 par l'entreprise Barrère qui essaya là une technique de couverture du semis différente de celle de Brémontier-Peyjehan, c'est à dire sans enfoncer les branches dans le sable.

                                                                      21- La lette et la cabane

20-L’ancienne cabane de Maubruc.

 (Ph.R.Aufan 1972)       

 

L'ancienne cabane, au centre de la lette, construite lors des semis fut achetée par les Eaux et Forêts en 1850.  Démontée en 1973 puis transportée à La Teste pour servir de cadre à un futur "musée de la forêt», projet malheureusement interrompu : après des difficultés administratives, la nouvelle présidence de la Société Historique d’Arcachon, qui était le maître d’oeuvre du projet, décida en 1974 de ne plus y donner suite.  Ses poutres furent alors dispersées...

En 1915, M. Meller qui avait acheté ces forêts à l'Etat, les échangea (463 hectares 38 avec celles de Curepipe) contre celles qui bordaient le rivage entre le  Moulleau et la dune (143 ha 93). Ces terrains forestiers littoraux n'avaient en effet pas trouvé preneur lors des grandes ventes de 1864 parce qu’ 'ils étaient érodés par la mer. On connait la suite...

 

MENOY Voir Pilat.

 

PETIT NICE

Là encore un nom récent à résonnance estivale.

 

PEYROUTAS

D'après J. Ragot, c'est un "Jean de Nivelle" gascon, ahuri et bon garçon : en 1860, trois Testerins, lents à se décider, arrivèrent en retard à une adjudication et dirent : "Nous nous sommes dit, comme Peyroutas, s'il en reste nous l'aurons ".

Le mot précédé de lou signifierait un amoncellement de pierres (lo pèirotas).

 

PINCHOURLY

Cabane signalée par Durègne.

 J. Ragot a exprimé deux hypothèses :

- le mot, nom d'une dune au Ferret, viendrait de pinchourles qui désignait le "pin des grives" !

L'origine pourrait alors en être le verbe chioula que Moureau traduit par siffler : le pin siffleur derrière lequel on se cachait pour attirer les oiseaux ?

-autre origine avancée : pinchaulec qui, pour S. Palay, est un gringalet.

 

PLACES (Dune des…ou de la ...)

Semée en 1832, elle tire vraisemblablement son nom de clairières en bordure de lac où stationnaient les vaches sauvages.

                           

  22-Vaches en bordure du lac (collection particulière)

 

 

 

 

POINTE DU SUD

Lieu appelé parfois "pointe d’Arcachon", il est cadastré en 1849. Lieu mouvant qui change de place en fonction de l'évolution des passes, il désigne en général leur extrémité sud.

Zone très érodée par l’océan, les projections prévoient un recul de la côte de 1500 mètres d’ici la fin du XXI° siècle.

 

PREHOUN (ou PROFOND: lette et dune)

Semées respectivement en 1829/31 et 1849, leur nom évoque l'ancienne communication entre l'étang et l'océan. A rapprocher de Trencat qui a le même sens.

 

PROPHETE (dune du)

Elle se trouvait en 1794 au sud de la Roquette.

 

ROQUETTE (La)

Au droit du lieu dit actuel, il y avait, à plus d'un kilomètre à l'ouest, le fort de la Roquette édifié en 1792 par le capitaine d'artillerie Bazignan. (Le nom de la Roquette est antérieur à la construction, il signifie "la petite dune » 

                   Le fort de La  Roquette

 

23- en l’an  5 (Novembre 1794)                                                                                     24- en l’an 12 (1804)

                                                                                                                                                                                 Rongé par les sables, le site fut réparé en 1794 et 1797.             

Il fut  reconstruit une nouvelle fois en 1803. Destiné à protéger l'entrée du bassin d'une attaque anglaise, il ne fut détruit par ceux-ci qu'en ...1806. De nouveau  incendié par des réfractaires en 1814 il fut reconstruit, plus au nord, sous le nom de "batterie du sud". C'est la mer qui s'en chargea alors puisqu'il disparut des cartes.

 

SALIE (dune de la ...)

Mauvaise orthographe de Sally, nom d'un brick anglais qui fit naufrage en cet endroit le 15 Février 1811. Cette mauvaise orthographe en a induit beaucoup en erreur, reliant le mot aux saules...Or la dune ne fut  semée qu'en 1851... de pins maritimes.

 

SAUBERE ou SAUBEYRE (dune de.... dune du lettot de ... lette du grand ....)

Semées en 1829/31 pour la lette en 1832 et 1842 pour les dunes.

Le nom viendrait de  la contraction, par la prononciation, de "sauba bère", la belle forêt.

 

TRENCAT (le)

La tranchée évoque, comme le prohoun l'ancien courant qui reliait l'étang de Cazaux à l'océan.  Terrain militaire que l'armée acquit des eaux et Forêts en 1956 par l'échange d'un canton au Courneau.

 

TROS DE BOY (dune de)

Fixée en 1832, c'était auparavant, selon J.Ragot, un "méchant petit bois" terme de mépris. Plus simplement cela signifie un morceau de bois, de forêt, c'est à dire les vestiges d'une ancienne forêt usagère recouverte par les dunes blanches. La parcelle fut réensemencée entre 1827 et 1831.

 

TROU DES CHAMEAUX

 Près de Peyroutas, c'est là que furent enterrés les derniers chameaux importés d'Algérie en 1866-67 pour servir aux travaux d'ensemencement des dunes de sable. Des dromadaires importés d'Egypte avaient déjà été introduits sur son domaine d'Arès, par M. de Sauvage, vers 1830. A La Teste, c'est l'entrepreneur de semis Dumora qui en utilisa vers 1832 pour aider au charroi des fagots nécessaires à la couverture des semis. Quant aux bains Bourdain de l'Aiguillon, ils en avaient, en 1841 pour promener les touristes.

Malheureusement pour ces animaux, si nous avions du sable, nous n'avions pas le climat...

 

TRUQUE (dune de la..) et PINS DE FLEURY

Du nom de son  propriétaire en 1834, cette dune fut semée en 1844. Ces sables avaient recouvert la partie de  forêt usagère qui reliait encore au XVIII° siècle les deux Montagnes de La Teste et de Biscarrosse.

 

WHARF de la SALIE

Le ponton actuel, long de 792 mètres et reposant sur 52 pieux enfoncés dans le sable, a été construit en 1973.

 

25-(Photo R.Aufan 1974)    

 

A l'origine il ne devait pas exister puisque le projet consistait à fixer au fond de la mer, sur du sable, une canalisation beaucoup plus longue.

Elle devait amener les rejets très loin dans l'océan afin que celui-ci en assure lui-même l’épuration.

La première canalisation se retrouva tout naturellement dès les  premières tempêtes sur la plage de Biscarrosse et pendant quelques temps les mousses nauséabondes de la Cellulose du Pin se déversèrent sur la plage !

 

                                                                                          26-(Photo R.Aufan.1972)

                   

Il fallut donc renoncer à cette solution dont les esprits sensés avaient prédit l'échec sans pouvoir toutefois en convaincre les responsables grisés par cette "première mondiale". On construisit donc le wharf mais aussi des stations d'épuration ce qui alourdit évidemment la note.

Quelques années plus tard il fallut aussi enrocher la côte car on avait oublié que la côte reculerait.                       

 

 

27-Enrochement (Photo. R.Aufan1990)                                                                                                          

 

 

C LES LIEUX-DITS DE LA MONTAGNE ou FORET USAGERE DE LA TESTE

 

 28-Carte de Durègne1901

 

La carte publiée par Durègne de Launaguet en 1901 à partir de celle de Gustave Hameau (1863) a entre autres avantages celui d’esquisser le relief et surtout de souligner par des points, sur les limites de parcelles, l’emplacement des pins-bornes. Il n’y avait pas d’autre moyen pour les délimiter que de laisser de place en place, des pins qui n’étaient jamais gemmés.

 

      29-Pin borne du Grand Bougès en 1978  

                      (Ph.R.Aufan)

Malheureusement rares sont ceux qui ont pu arriver jusqu’à nous frappés qu’ils furent par les maladies dues à leur âge ou le plus souvent par leur mise en production

 

 30-Un détail de la carte             

 

La date indiquée est celle des cadastres ou, avant 1810, d'actes notariés dans lesquels le nom a été trouvé. Mais cela n'est pas une date butoir : la plupart sont très anciens et certainement antérieurs. En 1792, lorsque les propriétaires présentèrent leurs titres, les plus anciens remontaient à 1503.

Quant aux sources cartographiques elles ne datent que des cadastres de 1810 et 1849, ce dernier ayant été repris en 1863 pour la carte dressée par Gustave Hameau, dont Durègne de Launaguet s'est inspiré en 1901. En effet, sur les cartes du XVIII° siècle, si les grands chemins sont portés, les noms de parcelles ne le sont pas.

L'orthographe indiquée est donc celle de Durègne, les noms disparus sont en italiques.

 

ANGELIQUES (les) et les ANGELICOTS -1849-

Le nom qui apparaît sur le cadastre de 1849 semble plus français que gascon malgré le diminutif gasconnisé. Outre le rapport avec les anges (?), il peut aussi s'agir de plantes, c'est un figuier depuis le XVI° siècle, une anémone blanche au XVII°, une plante médicinale (mais qui ne pousse naturellement qu'en montagne) mais aussi le nom de la poire de Bordeaux propre aux compotes.

 

ARCAMBAUTS (les) -1500-

Situé dans la pièce de Coupeyres, il s'agit d'un ancien marais, le braou d'Arcambaou (1810). En  1563, le lieu connu sous le nom de "badia d'Arcambau" jouxtait "la rivière de l'étang" petit cours d'eau qui s'y jetait encore au XVIII° siècle et que les cartographes Belleyme et Cassini ont dessiné. Ce cours d'eau a été interrompu entre 1760 et 1810 par une poussée de sables blancs formant une "croupe", les Courpeyres, appelée aussi règue blanque ou règue caoude, dune chaude. Arcambaou vient du mot germanique "arcambald", il s'agit du prénom Archambaud que devait porter un propriétaire ou un résinier. Il fut très utilisé dans les familles de Bordeaux et de Grailly, Captaux de Buch.

                                                                                                                                 

 

32-La carte ci-dessus date de1860, elle indique la situation des marais en bordure du lac (a2)

 

 

 

 

31-Cette carte montre ce qu’était la « rivière de l’étang ».                                                                                                 Elle reliait les actuels marais (1 à 5) et fut interrompue

 par la poussée dunaire des  courpeyres. (A

 

ARNAOUCHOTS ou ARNAUCHOTS -1849-

C'est le diminutif du prénom Arnaud.

 

ARNAUD (La grande et la petiteCabane d')-1810-

Nom ou prénom de l'occupant.

 

ARNAUDY (braou d')-1849-

Situé au nord-ouest de la pièce des Courpeyres, ce marais très encaissé formait auparavant le lit amont de la "rivière de l'étang". Dejean en 1839 cite la pièce de Launandy disparue sous les sables blancs en 1810, dont la lède fut semée  entre 1827 et 1831, tandis que la dune le fut, sous le nom de Naoudie, en  1831. Durègne quant à lui parle du Truc de Lanaudy.

Tous ces noms sont le diminutif, parfois déformé, du prénom Arnaudin.

Voir Arcambaou.

 

ARRAOUCS (les) - 1800-

Ecrit en l'an 8 Laroux, puis Larrouaux en 1810 et Aux Raux  en 1849, le mot signifie les roseaux. On le trouve appelée La Roze en 1672 avec la mention de 5 fours à goudron. La plus grande partie de la pièce, appartenant vers 1810 à Jougla, fut recouverte et prit le nom de Sabloney. Elle fut semée en 1830/31 et réclamée par son nouveau propriétaire Lalesque. Mais la dune de sable reprit ses droits vers 1860 recouvrant les nouvelles forêts. Seule subsiste la partie épargnée actuellement usagère.

 

ARROUET -1810-

Ecrit alors Rouet puis Larrouet en 1849, le nom vient peut-être du mot landais "arroèyt" qui désigne un puisard. Ragot le rattachait à arroèyt, la dispute, d'autres à arriu, le ruisseau. On aurait pu penser aussi à  "à Rouét", lieu qui forme un rond... !

 

AVOCATS (Les) -1849-

Désignait peut-être la profession d'anciens propriétaires, le nom est antérieur à 1849.

  

                                                                                                                    La cabane des Avocats (photo R.Aufan)

 

BAILLON -1810-

Deux pièces, l'une au sud, l'autre au nord avec le Truc des Baillons haut de 74 mètres. Dans celle du sud, j’y ai trouvé et fouillé deux fours à poix malheureusement très endommagés et un réceptacle étanche dans lequel s’écoulait la poix.

                                                                                                                                                                                                                                               33-Le réceptacle des Baillons (Photo R.Aufan)

 

 C’est un nom de famille, on trouve ainsi en 1684 un Guiraud de Baleste dit Baillons, puis en 1723 un Jean Baleste, dit Baillon, né vers 1650, disparu en 1728 qui était maître de barque. En 1822, 1/4 de la parcelle appartenait à un Baleste-Baillon.

A l'origine, le chaffre pourrait se raccrocher à un mot gascon balhe + on qui désigne une petite cuve.

 

BAQUEMORTE (1702)-

 Attesté en 1702; elle appartenait à Jean de Podio qui la vendit alors à Pierre Peyjehan de Francon. Le nom rappelle une vache morte. La pièce fut subdivisée en 3 parcelles portant le nom des familles propriétaires Daisson, Eymeric (propriétaire en 1822) et Dumur-Duvigneau plus une Pessote (petite pièce) de Baquemorte

 

                                     34-Vache au Bougès (Ph. E.Courtès)       

 

                                   

 

Baquemorte Daisson             B. Dumur Duvignau              B.Eymeric                     ( PhotosR.Aufan)    

 

BARON CAPET -1759-

La dune du même nom dans les semis a recouvert une partie de l'ancienne parcelle qui évoque le mot baron  (surnom souvent employé ainsi en 1604)

et capet qui peut se rattacher à chapeau (capét).

 

 

 

BASMOUNEOU -1822-

Mounéu est "le mont haut". Ce pourrait être aussi le mounéu de bas (du sud), mais l'inversion est improbable.

 

BAT BEDOUCH -1810-

La vallée (bat) de la serpe à long manche (bedouch) qui servait à couper les fougères.

 

BAT DE SAHUC (La) -1751-

                 

En 1849 on écrivit "bas" de sahuc. La vallée du sureau, deux pièces portent ce nom

           l' une au nord,                                                     l' autre au sud.

 

BATBEOU -1810-

La vallée du boeuf (béou), mais peut-être aussi la "belle vallée".

                                                                                                                                                                                                    35-Vallée et cabane de Batbéou en 1978  (Photo R.Aufan) 

                                                         

 

 

 

BATCOUDE -1759-

La vallée qui tourne : les dunes de la montagne sont des dunes paraboliques en croissant dont la partie creuse est face au vent, d'où des vallées en courbe.

 

                                                                                                         Batcoude (RA 1978)

 

BATLONGUE -1792-

La longue vallée.

Propriété des Verthamon, elle fut vendue comme bien national  à Pierre Cravey. Elle était affermée à Jean Dubos et à Labeyrie et il y avait aussi des ruches.

Batlongue fut aussi un nom, celui de Jean Daissans Batlongue dit Cadichon  qui était boucher en 1812 ou d'un autre Jean Dessan Batlongue dit Fier.

 

36-La cabane de Batlongue (Photo « Les enfants terribles-Le Moulleau)

 

Etant donné la présence très proche de dépôts de charbons de bois, il est possible que sous la butte se trouve un four à poix. Si c’est le cas une fouille n’apporterait rien de plus car les précédentes ont déjà permis d’expliquer le fonctionnement de ces fours.

 

BATSEGRETTE -1500-

On retrouve aussi  cette "vallée secrète" sous le nom de "bat segret" en 1672 où  un Jean Dubourg y exploite un four à goudron qui produit 12 barils. Jean Hameau l'écrit batsecrette.

Dans la parcelle se trouvent deux lieux dits : le chay de hourmen (du froment) et la bat dous lays (des deux amis).

 

BECQUET -1640-

La pièce du "petit bec" qui s'avance dans la lande, est partagée au XIX° entre deux familles et donne naissance à deux parcelles Bequet Daney (un Arnaud Daney en était déjà propriétaire en 1604), au nord, et Bequey Gontard au sud ; celle-ci est, en 1842, décrite comme "dévastée par l'usage et le bétail ".

 

37

 

Un four à poix, que j'ai retrouvé, y fonctionnait dans la première au XVIII° siècle.

                                       38-Four du becquet (photo R.Aufan)

 

 BETOURET (De haut et de bas)-1759-

Ces deux pièces, où il y a de "jeunes bouleaux", étaient humides puisque située à la lisière est de la forêt, là où les eaux de ruissellement de la lande s'accumulaient car la pente était interrompue par la présence des dunes. Il y avait donc des marais dont l'assainissement commença lorsque fut creusée la "craste de la montagne". A l'intérieur de la pièce du sud il y avait la "sole de bétouret", c'est à dire une prairie.

             Bétouret de bas

Haut et bas ne semblent pas désigner comme ailleurs en Gascogne le sud et le nord, (car c'est l'inverse sur le terrain), mais plutôt une différence d'altitude. C’est aussi un nom de famille.

 

BIDARTS (les) -1775-

Ecrit Vidarts en 1822. Il s'agit d'un nom de famille.

 

BIGNEYS (lous) - 1849-

Des vignerons (bigneys) devaient posséder la parcelle, il y en avait beaucoup à La Teste au XVIII° siècle, à moins qu'un occupant ait cultivé de la vigne soit autour soit devant la cabane, en treille, ce qui était fréquent.

 BOUGES (1444) ou BOUGEYS (1521) ou CHICOY BOUGES (1785), BOUGES DE HAUT et GRAND BOUGES.

Toutes ces parcelles évoquent le bougès c’est à dire l'habitant de La Teste de Buch : le Testerin.

 

39-Cabane disparue et sa treille à Bouges de haut

(Ph.R.Aufan)

                                                                                    

 

40-Habitat traditionnel au Bougès : potager et puits disparus.  (Photo R.Aufan 1978)

cabane du Grand Bougès (R.A 1978)

BOURDONS (Truc des)

Haute de 65 mètres, dans la parcelle de Goulugne de bas, cette dune évoque les abeilles mâles. Il pouvait y avoir des ruches.

Près de là se trouve un lieu-dit surnommé le "Trou du chien" dont E. Courtès attribue la signification à la forme des dunes.

 

BOURRASOUZE -1500-

La bat bourrasouze est alors acheté par Chicoy de menan.

 Le nom viendrait du féminin de  bourrasous terme péjoratif désignant quelqu'un habillé de vêtements grossiers (J.Ragot). Le bourras était en effet une grossière toile de bure et, au Moyen Age, un drap grossier pour le transport du foin ou de la paille.

En provençal, bourrasou est soit une véronique des champs, soit des braies de grosse toile (Mistral). Enfin pour Alibert, c'est une plante, la buglose ou vespérine. Mais cela pourrait venir aussi de la bourre, le duvet végétal qui couvre les bourgeons ou le tronc de certains arbres.

 

BOY -1672 -

On y faisait alors du goudron, le nom signifie tout simplement la forêt. C'est aussi un nom de personne ainsi un berger Jean Boy et un scieur de long, Joseph Boy, en 1784.

 

BRANA -1500-

La bruyère à balai ou brande.

 

                                                                                                              Le Brana (RA 1978)

 

BRANQUECOUREAU -1781-

Partie sud de la Montagnette Ancienne, au nord de la Fontaine Saint-Jean, dernier bastion de vieilles dunes face à l'invasion des sables. En 1781, dans un acte de vente, il est écrit :" Branquecoureau, confrontant du midi à des sables mouvants et de l'autre confrontant à la lette du Baron Capet, couverte de sables mouvants."

La partie centrale fut d'ailleurs submergée et donc ensemencée par l'Etat en  1819 ce qui créa une nouvelle forêt ; mais elle n'est plus usagère car, en 1833, la Justice la rendit à la famille Peyjehan qui avait pu apporter la preuve que la propriété ensevelie par les sables lui appartenait.

Le nom évoque une branche (branque) très dure comme le cœur (corau) des arbres. Certains  évoquent à ce propos le chêne de la Fontaine Saint Jean,

La fontaine existait déjà en 1810 mais le chêne devait être plus petit qu’actuellement...

 

BRAOUET (Grand et Petit)-1785- BRAOU SEC (dans la pièce des Courpeyres)-1849-

Un braou est un marais, un braouet, un petit marais. Ces formations sont fréquentes dans les vallées au milieu des dunes paraboliques.

 

BRILLEYS (lous) -1810-

Une partie fut recouverte par les sables blancs et semée par l'Etat en 1820 sous le nom inexact de "dune de brilleyde". Le nom est actuellement conservé par la parcelle usagère. 

Le mot évoque quelque chose de brillant, mais quoi?

 

BROUSTICS (lous) -1774-

Lieu couvert de broussailles (diminutif de brouste), c'est aussi un nom de famille. Une partie fut recouverte par les sables et semée par l'Etat en 1831/35 (dune  des guenelles) sans être réclamée. Divisée entre plusieurs familles, Broustics-Lestout, B. Lafon -Fourtic, B. Delis, B. Hameau seule cette dernière revendiqua la propriété de la zone recouverte. Toutes ces parcelles portent le nom des propriétaires signalés par Gustave Hameau en 1863.

     

                                                                                              Broustics Lestout (RA 1978)

 

CABANE D'ARNAUD (la grande et la petite) -1849-

Nom du propriétaire ou du résinier.

La cabane, propriété de la commune de La Teste de Buch avait été confiée à l’association des usagers (ADDU-FU) pour mener des activités pédagogiques (adultes et scolaires). Elle a été incendiée dans la nuit du 15 septembre 2011 et devrait être reconstruite à l’identique.

 

Photo publiée par le journal « La Dépêche »

 

CABEILS (lous) -1775-et PESSOTTE DE CABEILS (la petite pièce de.)        

 

Le cabelh est la cime d'un arbre. En lisière des sables blancs, la partie recouverte ne fut pas réclamée et donc resta à l'Etat après le semis de 1831. La Pessotte (du  gascon " pèça") est la petite pièce.

 

 Une des  deux cabanes de cabeils

 

CABO -1849-

Vestige de la parcelle recouverte par les dunes modernes (voir lieux-dits des semis).

 

CAP DE MOUN (1521) DE HAUT et CAP DE MOUN MESTEYREAU -1621-

Les deux pièces l'une au sud (haut) de l'autre qui porte un nom de famille, évoquent l'entrée (cap) de la vieille forêt ou montagne (mount). En 1596, le nom est Cap du Bosq et la parcelle appartient à deux frères Peyjehan, Mignon et Jean. En 1621, elle doit la dîme à Notre-Dame des Monts et fait donc vraisemblablement  partie de la paroisse de La Teste

 

CAPERAN (Truc du)

Cette hauteur (truc) du chapelain (capéran) qui se trouve dans la pièce de Trafot culmine à 56 mètres.

 

CARBOUNEYRES -1500-

Souvenir de charbonniers qui durent un jour y exercer leur activité ou du charbon de bois récupéré dans les fours à goudron. En effet des traces d'une telle installation  ont été trouvées dans la parcelle mitoyenne de Batlongue.

 

COURDEYS DE HAUT et DE BAS -1635-

On parle aussi au XVIII° d'un  Mont Courdey.

Là, le haut est au sud et le bas au nord ce qui correspond à la logique gasconne. Le nom (peut-être celui d'une famille) a vraisemblablement  pour origine les cordiers.

                                                                                                                           Courdeys de haut

COURNEAU (Le) -1500-

Entre les marais de Pasteys et de Bat Coude, la Montagne s'avançait en promontoire au dessus de la lande. Cette avancée est signalée dans la lande, au XVIII°, comme le "cap du courneau".

 

 

41-La cabane du Courneau (carte postale collection privée)

 

 

 

COURPEYRES (les) -XVIII°-

Ancienne propriété des Caupos vendue comme bien national, la pièce était traversée par une "croupe", une dune élevée et sèche appelée "règue chaude" ou "règue blanque".

(Voir Arcambauts).

 

COUT DE PINON- 1759-

A cette époque il s'agissait d'une règue, d'une dune, appelée "pignon" dominant le braou de l’Escurade, mais c'est plus au nord qu'on trouve le nom de la pièce. Le cout ou coup (1849 et G. Hameau) est l'étui dans lequel le faucheur glisse sa pierre à aiguiser les outils. Cela pourrait aussi appartenir à un résinier.

En 1759, le texte est écrit en français, ce pourrait donc être une déformation de "pinhot" (petit pin) ou " pignoû" (amande de la pomme de pin). Le mot est un surnom en 1533.

En 1644, il est aussi question des "pins de Pigone" que J.Ragot rattache à pigoun, le merle.

(Voir Pignon)

 

CRABEYRON GONTARD -1615- et MARIS

En 1710, la pièce du "chevrier" (on retrouve une famille Crabey dès 1451 et Dominique de Crabey possédait alors les 2/3 de la chaudière à résine qui s'y trouvait), fut léguée par testament à l'église de Notre-Dame des Monts par Marguerite de Peyjehan, veuve du notaire Gérard. Elle fut en conséquence vendue comme bien national sous la Révolution. Gontard est le nom du propriétaire en 1863. Maris doit aussi être le nom d'un propriétaire ; la parcelle, en 1863, appartenait à Legallais.

 

CROCS (les places de.. ou lous...)-1672-

En 1672, au "nit de croc" (nid du corbeau ?) on exploitait 4 fours à goudron produisant ensemble 24 barils. La pièce a été recouverte par la dune de Menoy (voir Pilat).

 

DESERTS (lous) -1801-

Appartenant aux Verthamon, elle fut vendue comme bien national. Le lieu proche des sables blancs, au sud de la dune actuelle, était peut-être désert, mais il y aussi des familles anciennes qui portèrent ce nom. Ainsi un Arnaud Désert fut-il fait prisonnier à Trafalgar sur le vaisseau Duguay-Trouin.

Une partie fut recouverte par les sables mais, en 1834, les propriétaires réclamèrent le droit d'ensemencer à leurs frais "un tènement de terre qui avançait dans leur propriété" usagère. Plus au sud une parcelle porte le nom de "Petits Déserts de Guirautes" du nom d'une famille, ce qui ferait plutôt pencher pour le sens "géographique "du nom désert.

 

DESGONS -1849-

Nom de propriétaires, la famille apparaît au XVI° siècle. Mais en 1810, la parcelle est appelée Natus et ne leur appartient pas. Leur nom apparait sur la carte de G.Hameau en 1863. Les Desgons l'ont donc acquise entre ces deux dates.

 

DEUX HOURNS (les) -1521-

Ce site évoque des fours à goudron. C'est là, au lieu-dit « Sanglarine (le lézard gris), à une lieue d'un meschant village appelé Cazaux" qu'en 1663, le suédois Peter Ericson, construisit, chez Monsieur de Caupos, le premier "hourn de gaze" de la forêt usagère, lançant ainsi la Manufacture Royale de Goudrons des Landes. Il y a aussi, en lisière ouest, un "Lettot des deux hourns", la petite vallée des deux fours.

                                                                                                                      Les deux hourns (RA 1978)

 

DUBROCS (les) -1810-

Nom de famille attesté dès 1615 lorsque Thomas Castaing dit Dubrocq achète une parcelle de forêt usagère. On trouve aussi la famille de Baleste Dubrocq  à partir de 1663. La parcelle fut en partie recouverte par les dunes qui furent ensuite semés par l'Etat (vers 1834) sans que sa propriété ne soit contestée. A l'origine le nom est formé sur le mot "broc", l'aubépine.

 

DULET -1800-et PETIT DULET

Vraisemblablement un nom de famille. La pièce fut vendue, sous la Révolution, comme bien national car elle appartenait aux Verthamon, famille noble dont certains membres émigrèrent.

Est-ce de là que venait l'appellation  "pin du seigneur" qui concernait un arbre majestueux de 6 mètres de circonférence abattu par un coup de vent le 25 Août 1992 

 

 

ESCURADE (Braou de l’.) -1759-

L'escurade est la tombée du jour. Ce marais obscur était réputé pour la chasse au bétey à la tombée du jour s’y développe une fougère protégée, l’osmonde royale.

 (Voir allée des bécasses)                                                               (photo R.Aufan)

                                        

ESPARBEYS (Les)-1810-

La pièce des éperviers.

 

  Les esparbeys (RA 1978)

 

 

 

ESTAGEOTS -1810-

Ecrit Estatgeots par Jean Hameau il vient d'estatge qui signifie la propriété ou la demeure. Elle fut divisée en deux parcelles portant les noms des propriétaires : Les Estageots Daney et Les Estageots Lanusse, ce dernier étant propriétaire en 1863. La partie recouverte par les sables ne fut pas réclamée en 1834, Dejean l'a dénommée à tort "Tachots".

 

FABAS (braou de.) -1587-

Ce marais, dans la pièce des Courpeyres ou de la Grande Cabane d'Arnaud, porte le nom qui servait alors de chaffre à  Martin de Pomps, habitant de Sanguinet. C'est d'ailleurs toujours un nom de famille. Or en 1563, un Jean de Pomps possède des pins au nord du "badia d'Arcambau" (voir Arcambauts), là où se trouve le marais de Fabas qui, en 1849, à cause d'une erreur de transcription devint Sabas.

 

GAILLOUNEYS BERNARDBEIGT et G. DURAND -1672-

Le nom apparaît alors, dans un texte en français, sous la forme de "Gailloneaux" pour désigner une pièce où il y a de nombreux fours à goudron. Une partie de ces pièces fut recouverte par les dunes et ne fut point réclamée, puis elle fut ensemencée entre 1837 et 1839. Le nom doit venir de "galhoun", les germes, les nouvelles pousses, et ferait alors allusion à des plantations très anciennes (antérieures au XVII.) qui auraient essayé de fixer les sables. Gustave Hameau écrit "gaillounéous". Les noms propres sont ceux de propriétaires.

 

GAILLARDONS ou GAILLARDINS (les), GAILLARDOUN en 1810-

"galh" signifie plein de sève, vivace et évoque de nouvelles pousses.

Le français "gaillard" reprend cette idée. Y a-t-il un rapport?

 

                                                                                                                   

                                                                                                                    Les gaillardons (RA 1978)

 

 GANGAILS -1500-et  GANGAILLOTS (Lous) -GARGAILS (1849)

Dans les Landes, les "gangalhe" sont des fagots de sarments de vigne (S.Palay). Au XV° le mot est écrit "gargailles". Il s'agit alors de résidus ligneux emportés par une craste, un ruisseau.

C'est vraisemblablement ce sens qu'il faut retenir puisque sur la matrice cadastrale de 1849, le mot est écrit gargails.

 

GEMAYRE (La) -1849-

Le résinier « lo gemèir » ou « lo gemaire » a comme épouse la gemèira (gemeyre) ou la gemaira (gémayre). Mais la gémayre était aussi la taxe due au Seigneur Captal sur chaque millier de résine extrait de la forêt.

 

                                                       La cabane de la Gemayre vers 1970 ( ph. R.Aufan)

 

L’ancienne cabane de la Gemayre fut englobée en 1973 dans la zone d’aménagement du bord du lac

Elle reçut, en 1988, une exposition qui devait être permanente sur les "Marais et Forêts des bords du lac de Cazaux". Elle était alors le point de départ de 3 circuits balisés qui sillonnaient tout le sud de la forêt. Un guide fut même publié, mais cette opération de promotion touristique, financée par la commune, fut la  victime de conflits de compétences et ne dura qu'un seul été. Elle  fut définitivement interrompue par les nouveaux élus en 1991.

L’exposition, longtemps sous ma garde puisque j’en avais dirigé l’opération, fut en 2001 récupérée par la nouvelle municipalité qui la confia à l’ « Association pour la sauvegarde du patrimoine cazalin » actuelle responsable de la cabane.      

 

GOULUGNE-(de bas et de haut)-1616-

Indication pour sud (haut) et nord (bas) puisque c'est dans Goulugne de bas que se trouve le "Pain de sucre" qui culmine à 64 mètres et le "Truc des bourdons" à 66.

Dans la pièce voisine du Placéot, qui à l'origine devait être commune, il y a le "Barèn de Goulugne", c'est à dire le sol d'un ancien marais asséché,

 En 1759, on parle de la cabane de Goulugnes et de la place des Jodelles.

Le sens reste obscur. Jacques Ragot le décomposait en  "goule loungue" qu'il traduisait, reprenant Palay, par "la fondrière longue" (goule étant synonyme de gourg, trou d'eau sans fond  vaseux).

Près de là se trouve les ruines de "Notre Dame de Haut". C'était un chalet et un oratoire qui  avaient étaient construits, dans l'entre deux guerres, par un prêtre, le chanoine Pleneau,  qui venait en vacances à Cazaux. Ils furent détruits par l'incendie de 1944.

                                                                                                                                                                   L’oratoire de Notre Dame de Haut (photo Gaby Bessières La Teste)

 

Autre souvenir de Notre Dame de haut : le titre du roman écrit, vers 1927,par une personnalité arcachonnaise se cachant, d’après Jacques Ragot, sous le pseudonyme de « La Gautraie » .Histoire d’un aviateur qui,survolant la forêt pour retrouver son épouse volage et son ami, les aperçoit à Notre Dame de Haut et les  cloue au sol d’une rafle de mitrailleuse… !

 

GRAVE (la) -1810 -

Parcelle usagère correspondant à la dune de la Grave.

Voir Dune du Pilat.

  

 

                                                                                    Les cabanes de La Grave(RA.1978)

 

 

GUIRAUTES -1500- et PETITS DESERTS DE GUIRAUTES

Il s'agit d'un diminutif de Giraud et Géraud, mais aussi un surnom : en 1604 on trouve ainsi un Jean Daney dit Guirotin

 

 

Guirautes (RA 1978)

 

 

GURC de MAUBRUC

Mal orthographié gourcq par l'IGN, c'est à l'origine le trou creusé par un courant. Cette définition a pu faire croire que c'était ce qui restait de l'ancien exutoire de l'étang alors que cette magnifique baie, de plus en plus colmatée, faute de communication avec l'étang, est l'endroit, isolé lors de la fixation définitive de son  niveau, où arrivait la "rivière de l'étang".

(Voir Arcambauts).

 

 

                                                                                                   Le gurc de Maubruc (col.privée)

 HAU- 1775-

Ancienne pièce disparue, le nom venait peut-être d'un vacher surnommé Hau (Haou : le forgeron) en 1746.

 

HEMNES (LESTOUT -propriétaire en 1863-et MOULIETS)

Les femmes. En 1822, la parcelle est possédée par les veuves Havet et Marichon, les demoiselles Marichon et Daisson. Mais elle existe déjà en 1683 sous ce même nom ! d’ailleurs en 1792, on y signale un « couladuy » (voir mon site r.aufanforetusagere).

Une partie, ensevelie par les dunes, fut ensemencée par l'Etat après 1830 et ne fut pas réclamée.

 

HOURN LAURES (le) -1639-

Dans la clairière du "four du laurier" devait se trouver un four à résine ou à goudron.

Les parcelles voisines portent le nom des propriétaires lors des partages : Hourn Laurès Marichon, propriétaire en 1822 et Hourn Laurès Dumur Duvigneau.

 

                                                                                                                                                   La clairière du Hourn Laurès en 1979 (Ph. R.Aufan)

 

 

 

HOURN PEYRAN -1500-

Le four de pierre (hourn peyrau). Une partie de la parcelle initiale se trouve sous la dune du Pilat, recouverte par les sables, elle a été semée vers 1830 et de nouveau recouverte vers 1860.

J’ai pu, en 1980, étudier un four, ou plutôt ses vestiges, lorsqu’il est apparu sur le flanc ouest de la dune. Il était construit avec la pierre locale, la garluche.(voir « les produits resineux.free.fr »)

La parcelle a été classée en 1942 pour empêcher les Allemands d'y construire des blockauss  comme ils le firent sur la parcelle voisine. Ils gisent maintenant à l'entrée de la plage.                                                          

                                                                            Un hourn au Pilat (Photo. R.Aufan-1980)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

 

 JEANOUTETS DANEY (Les)

Ce nom a été  formé sur le français Jean (Jan, Joan) avec  des suffixes "gascons" On trouve ainsi un Jeannoutet Daisson en 1535. Pourtant la pièce est récente car issue, après 1863, d'un démembrement de la pièce de Pausaduy,

 

JUNC (Braou du)

Ce marais du jonc se trouve dans la pièce des Courpeyres.(voir Arcambauts)

 

LA BAT DE QUITE -1672-

Nom ancien puisqu'on y dénombrait alors  5 fours à goudron appartenant à Monsieur de Ruat.  On écrit alors "quitte" et non "quité" comme  Durègne. L'actuelle présence d'un accent aigu sur le e final (é) rend difficile l'explication. Mais Gustave Hameau quant à lui  écrit, en 1863, "quitet" ! Moureau le traduit par "même" dans des expressions comme "la misère même"..

.                                                                                                             la bat de quité (R.Aufan)

 

 LA BAT DU LOUP -1644-

La vallée du loup.

 

Devant la Cabane de la bat du loup au début du XX° siècle

(Photo Durègne de Launaguet)

 

Au premier plan un « pin bouteille » qui a été

tellement gemmé que les cares (entailles) en ont fait le tour et que le tronc « éclate», les ourles  (bois restant entre les cares) étant fragilisées                                                          La cabane en1978(R.A).

 A droite un tosse pour recueillir la gemme ;devant la

Cabane, un barail, enclos pour le bétail.

 

 

 

LA BAT DU PORGE -1791-

La vallée du cimetière. Ce mot est ancien puisqu'en 1535 on trouve un Pernot du Porge, syndic de La Teste. Dans cette parcelle se trouvait à coté du cimetière, l'ancienne église Saint-Pierre de Cazaux.

Voir Eglise.

 

LA BULLE -1822-

Une bulle est un lieu où il y a des traces d'incendie (Moureau). Ce pourrait être un souvenir de celui de 1716 qui détruisit près de 2700 hectares dans la Montagne.

 

 LANAUDY (le Truc  et le braou)

Ces noms évoquent une pièce recouverte par les sables en 1792, ensemencée vers 1827. Le nom étant porté par la dune moderne qui en est résulté à l'ouest des Montauzeys. Le mot vient d'Arnaudin.

(Voir Arnaudy).

 

LARTIGON -1810-

Une artigue est une terre défrichée, mais le mot a donné naissance à de nombreux noms désignant les  familles qui travaillaient sur ces terres. C'est ici le cas.

Située en arrière de la dune du Pilat, une partie fut recouverte puis semée vers 1830 sans que le propriétaire ne la réclame, mais vers 1860 la dune reprit ses droits.

 

Lartigon (RA 1978)

 

 

LAUGA -1810-

Le mot vient d’augar qui est un terrain marécageux. C'est devenu aussi un nom de personne.lorsque,le 8 Octobre 1792 la parcelle est vendue, il est mentionné deux fours à gemme.

 

LAYS (Bat dou lays)

La vallée des deux amis, dans la pièce de Batsegrette.

 

LESTIGEN -1500-

Sens inconnu

 

LIBORNS (1810) GONTARD (propriétaire en 1863) et MERCIE

C'est souvent un surnom donné à quelqu'un originaire de Libourne.

 

LIETTES (1810) DAISSON et DAUSSY

En 1791, il est écrit  lette, la vallée ; le mot a donc été déformé. En 1810 les deux parcelles n'en forment qu'une et l'une des deux copropriétaires se nomme Daysson fillette.

 

LONGBERNS 1800

Cette pièce usagère marécageuse où poussaient les vergnes (berns) se trouvait en bordure du lac, au sud de l'actuelle Montagne, mais elle a été recouverte par les dunes modernes au XIX° siècle.

 

LUDON DU TERME  -1810-

Le lédon est un arbousier. Le lieu, au bord du lac, attesté en 1644, servait de borne avec la Montagne de Biscarrosse qui continuait alors celle de La Teste.

 

MARCHANDS

En 1863, cette pièce portait, comme ses voisines, le nom de Plumious et appartenait à Lalesque. Marchands doit être le surnom de propriétaires ultérieurs.

 

MARICHONS-1810-

La pièce se trouvait sur la lisière ouest elle portait le nom de ses propriétaires.

 

MASSOUTAN de HAUT et de BAS -1722-

Etant donnée leur position il doit s'agir d'une question d'altitude et non d'orientation. D'ailleurs l'ajout est récent puisque Massoutan de bas s'appelait en 1863 "Massoutan et Miquelon".

 

Les cabanes de Massoutan (RA 1978)

 

MENESPLEY (la bat de) -1849-

Située dans la pièce de Pasteys, c'est la vallée du néflier.

 

MENOY -1500-

Il ne reste pas grand chose de l'ancienne pièce de Menoy dont la plus grande partie a été recouverte par la dune du même nom qui fut semée en 1829/33 avant d'être recouverte à son tour par l'actuelle dune du Pilat.

La cabane de Menoy recouverte par la dune entre les deux guerres(Col. particulière)                                                                                                                                                                                                      

 

La cabane de Menoy était, en 1934, sous la dune. Des vestiges, qui auraient pu lui appartenir, sont réapparus dans les années 80 sur le flanc ouest. Le nom est à l'origine un surnom  porté par quelqu'un de menu. On trouve ainsi un Pierre de Baleste dit Minoy en 1651 et de nouveau un autre Pierre Baleste dit Menoy en 1728.

                                                                                                                                                                   

MIQUELON (ou Massoutan de bas) -1849-

Diminutif (oun) de Michel (Miquel).

 

MONTSCITRANS (1810) ou MONTSITRANS

La partie recouverte par les sables et ensemencée en 1844 ne fut pas réclamée. En 1785, on trouve le nom écrit Monsitrans. Sens inconnu.

 

MONTAGNETTE -1639-

A l'ouest du bourg de La Teste, connue sous le nom de "Montagnette ancienne" pour la différencier de la "Montagnette semis", plus à l'ouest, dont la forêt ne date que de 1818/20. C'est la "petite montagne" dernier vestige avec Branquecourau (voir ce mot) de la Grande Montagne qui allait jusqu'à Arcachon avant d'en être séparée à partir du XVI° siècle par les dunes modernes dont la marche ne fut enrayée qu'en 1787.

 

MONTAUZEYS -1802-

Cette hauteur (mont) couverte de chênes tauzins (tauziét) tire son nom d'une ancienne famille. On trouve un Pierre Montauzey, fabriqueur de Notre Dame des Monts en 1647. Elle est divisée en 2 parcelles :  Montauzeys Marichon, propriétaire en 1863) et Montauzeys Daney. Lapartie ouest, ensevelie sous les sables, a été semée en 1831 et n'a pas été réclamée.

 

MORAS et PESSOTTE de MORAS

Il s'agit vraisemblablement d'un nom de famille postérieur à 1863, car la pièce s'appelait alors Natus de Haut.

 

MOUGNIQUES -1849-

La parcelle est enclavée dans Lous Cabeils. Ce pourrait être une déformation de mounille, le nombril.

 

MOUNNEY et GARTIOU DE MOUNNEYS -1849 (Mouneys) -

Certains le rattachent à moune, la grimace (celui qui fait des grimaces). Ce pourrait être aussi un diminutif de Raymond (M.F. Berganton).

Le gartiou est l'endroit où se réunissent les troupeaux (gart) de vaches.

 

MOUREOU -1697-

Nom de famille attesté en 1535. En 1697 la pièce, située, comme de nos jours, au nord de celle du Natus appartient à Jean de Moureau. Au départ c'est quelqu'un qui a la peau brunie "comme un Maure."

En 1978/80, j’y ai découvert et fouillé un site de cabane que la présence de pièces de monnaie (doubles tournois de 1641 et 1650) a permis de dater , tout près, se trouvait sous une butte, un four à poix.

 

Le four de Mouréou et , au second plan, le réceptacle. (Photo R.Aufan, plan Jacques Seigne)

 

 

MOUTATIN (Les)-1810-

Sens inconnu.

 

NATUS (de HAUT et de BAS) -1521- + PESSOTTE (la petite pièce) DE NATUS DE HAUT

 

J. Ragot a trouvé, dans un texte des Jésuites datant  de 1640 "donatua" puis en 1644 " à la Donatus et cabane de Natus". Il semble bien que le mot vienne du verbe latin "dono" et signifie "ce qui est donné".

Les appellations de haut (qui est ici au nord) et de bas semblent donc plus "françaises" que "gasconnes".

 

 

L’ancienne cabane aujourd’hui reconstruite de Natus de Bas en 1975 (Ph.R.Aufan)

 

 

NECROPOLE du NATUS (documents et photos : R.Aufan)

Situé à l’entrée de la forêt usagère, le monument de cette nécropole nationale a été inauguré le 1° Novembre 1957. Il rappelle la mémoire des 940 tirailleurs sénégalais et des 19 russes qui furent inhumés à cet endroit. Tous étaient décédés dans l’hôpital militaire qui se trouvait tout près, entre la forêt et la route de Cazaux à l’intérieur du camp de repos du Courneau dont les 400 baraquements furent construits en 1916.

Outre les tirailleurs, d’août 1916 à octobre 1917, le camp accueillit, d’août 1917 à janvier 1918, 6000 russes transférés de celui de la Courtine, puis les brigades d’artillerie américaines.

Le monument de la nécropole à côté de laquelle se trouve une stèle rappelant que nombre de tirailleurs sénégalais étaient de confession musulmane.

 

 

De l’autre côté de la route, une stèle rappelle qu’en 1918, 88 soldats américains qui résidaient au camp du Courneau ont été enterrés en cet endroit. (Nous avons publié leurs noms dans le bulletin de la Société Historique-N°I05 3° trimestre 2000)

 

Le cimetière fut abandonné en 1921, la grande majorité des dépouilles furent rapatriées aux Etats-Unis, d’autres furent transférées au cimetière américain de Suresnes. Désaffecté en 1926, le terrain fut vendu aux enchères en 1927, un accord financier avec l’acheteur permettant d’y rétablir les droits d’usage. Depuis cette parcelle polygonale a été divisée, comme le montre la carte du cadastre en 3 sous parcelles.

 

NEGUES (Les)

Mot qui signifie noirs. C'est un lieu-dit dans la parcelle de Batlongue. J'y ai retrouvé près de la cabane, un site probable de  four à poix et, près de là, il y a de très importants dépôts de charbon de bois résiduel. Les Nègues était certainement le surnom des "faiseurs de goudron".

 

NOTTES -1672- et LES PEDOUILLOUS DE NOTTES

On y fait là aussi "couler" le goudron : en 1672, il y a deux fours produisant 20 barils. Pédouillous qualifie quelqu'un de pouilleux, Nottes est aussi un surnom puisqu'en 1635 un gujanais est appelé Jean de Gaillo dit Nottes. On trouve déjà, toujours à Gujan, en 1533,  un Périlh et un Janon de Nottes.

Mais en 1535 c’est un testerin, Bertrand de Taffard qui est appelé « de Nautes »

Gustave Hameau ne parle que de la première qu'il écrit "Nautes".

En Médoc "notes" est une noix.

 

OUMES (les)

Lieu-dit dans la parcelle de Batcoude. Ce sont des ormeaux.

 

PAIN DE SUCRE (dune du)

Haute de 64 ou 68 mètres (selon les cartes) dans Goulugne de bas, sa forme a-t-elle réveillé des souvenirs brésiliens ?

 

PALING -1849-??

 

PARTILLES (Les) 1849 et LES PARTILLOTTES

Ces pièces sont issues de " partages ".

 

PASTEYS -1811- 

A l'intérieur, le bat de menespley qui, en 1849, était une pièce à part.

Sens inconnu.

 

PATAGN -1785-

Ecrit alors Pataing auquel s'ajoute  Pataignot en 1785, devient Hourn Laurès Patagn en 1849. C'est peut-être un nom de famille.

 

                                                                   Patagn (RA 1978)

 

PAUSADUY-1697-

En 1697, la pièce est liée avec celle de Baquemorte qui se trouve, comme de nos jours, au sud. Le nom, en 1778, devient Passaduy. Il vient du verbe "passa" auquel on a ajouté le suffixe "duy", c'est le lieu où l'on passe. S'y croisent en effet plusieurs grands chemins.

Ce fut aussi un nom de famille : ainsi, en 1765, trouve-t-on le marinier Pausaduy dit "Trousselaguze" au surnom évocateur et en 1775 une Marie Pausaduy épouse Daisson.

 

 La cabane, aujourd’hui disparue, de Pausaduy vers 1975 (Ph.R.Aufan)  

Elle était alors habitée par une famille de résiniers.

 

PECHIOUS -1777-

Ecrit alors Pechuys la pièce appartenait à Nicolas Taffard, elle était donnée en fermage à Bernard Dessans dit Bernachot. En 1785, on écrit Péchouis.

Pour Palay, un péchiu est un embarras, un encombrement mais le sens reste obscur.

 

 

La cabane, neuve, de Péchious

 

 

 

PEILLES DE LIN -1863-

Le nom signifie les vêtements de lin.

 

PELOUS -1849-

Le mot semble évoquer une étendue d’herbe autour de la cabane. C’est vraisemblablement une francisation du testerin « pelouhe » signalé par Moureau en 1869. Au milieu de la pièce s’élève le Truc de la Truque » (voir ce mot)

                           La cabane disparue de Pelous avec sa vigne en treille (Photo R.Aufan 1978)

                                                                                                       

 

PESSOTTE -1785-

La "petite pièce" appartenait alors à Monsieur de Ruat. Le mot est associé à d'autres pièces (Pessotte Daussy, Pessote de Baquemorte, de Cabeils, de Natus de Haut, de Moras.)

 

PEYCHOUNINS (les) -1683-

Cette année là, la pièce de Pechounins est, avec celle des "Hemmes", vendue par son propriétaire François Rellions. Il est précisé qu'avec la pièce sont vendus "111 bournachs garnis de mouches à miel ". Ce sont des ruches traditionnelles.

On est tenté de rapprocher le nom du mot "peychouneys" qui désignait d'après Moureau "ceux qui transportaient à dos de cheval le poisson à Bordeaux.", mais le lien est obscur.

 

PEYRIOUE et PENNAOU -1797-

Ecrit alors Petnaou, il s'y trouve  un four, le nom est déjà associé à Peyriou (1791) qui appartient à Fleury il devient ensuite Putnau (1803) puis de nouveau Petnaou en 1849. Une partie de la pièce fut recouverte par les sables et, ensemencée en 1834 sous le nom de "leton de Penneau", fut réclamée par son ancien propriétaire Fleury aîné.

 

Le four à pain de Pennaou en 1978  (Ph. R.Aufan)

                                                                                                                                                                                  

On pense à "peyràou", grosse pierre qui sert de fondation aux cabanes ou tout simplement au diminutif de Pierre (Peyroû) et à "pèt", une  toile utilisée par les résiniers (Moureau) peut-être pour ramasser le barras, ce serait alors la                  

"toile neuve". Mais on peut aussi le rapprocher de "puts", ce qui donnerait le nouveau puits.

 

PEYTOULETS (Les) -1785-

On la nomme alors  "Peytoulets de Mesteyreau". Ce pourrait être, si l'on suit S.Palay, formé par toulét, abréviatif de Jean Toulét (petit Jean) avec  Pey. (Pierre).

Mais en Médoc, pey est aussi une éminence. De plus, en 1822, la parcelle voisine s'appelle "taulette", or, outre les planches, le mot désigne, en montagne, dans les Pyrénées, un petit plateau (S.Palay).

 

PIERRILLOTS -1849-

Peut-être une nouvelle variation sur "petit Pierre". Durègne dit Pierrillots ou "Couloys". On dit "gouloy" d'un oiseau dont les plumes sont hérissées (S. Palay).

 

PIGNON (La règue de) -1759-

Nom d'une dune qui se trouvait près du "braou de l'escurade".

En 1533, le mot est un surnom : on trouve en effet un Bernard alias Pignon et en 1535 un Peys de Mouliets dit Pigon.

(Voir Cout de Pinon)

 

LES PLACES -1801- et  PLACEOT-1802-

Ce dernier peut être, comme le pense Durègne, le diminutif de "place" donc la petite aire où se réunissent les vaches.

 

PLUME (le Truc de la.)

Dune à l'extrémité sud de la parcelle de Dulet. Mot français.

 

PLUMIOUS -1765-

Les parcelles de Plumious portèrent les noms des propriétaires successifs Pontac Dejean (1849), Lalesque ou Delis(1863), Dumur-Duvigneau en 1901. Les deux derniers noms de famille lui sont actuellement associés. Il évoque lui aussi les plumes.

                                                                                                                             Plumious delis(RA 1978)

REGUE CAOUDE ou REGUE BLANQUE

Voir Arcambauts.

 

RELIONS -1683-

Le nom de la pièce vient de François Rellions qui légua aussi en 1683 à ses fils Jean et Guiraud la pièce voisine des Hemmes qu'ils vendront en 1730.

 

Relions (RA 1978)

 

 

REPUBLICAINS (Les) -1849-

Evoque vraisemblablement des partisans de la République. En effet, elle semble issue du démembrement de la pièce de Crabeyron dont l'atelier de résineux  fut vendu comme bien national en 1812 à Meynié. Or c'est chez François Meynié que se réunissait, en 1793, la "Société d'amis de la Liberté et de l'Egalité" ou "Société des Hommes libres".

 

SABAS (braou de)

Voir "Fabas".

 

SANGLARINE -XVI°-

Voir "Deux hourns".

 

SECARY (La lette de)

Appelée La lette en 1791, elle est, pour les 2/3, possédée par Jean Fleury aîné, dit Sécary, (voir le nom de rue) qui lui a légué son surnom.

 

cabane de la lette de Scary (RA 1978)

 

SEIGLE -1849-

Peut-être en cultivait-on autour de la cabane.

 

La cabane de seigle en 1975 (Ph.R.Aufan),elle connut un destin tragique puisqu’en 2006 ,elle fut éventrée par un pin mal (ou bien…?) coupé.

 

SENTIOUS -1810-

S'agit-il d'odeurs (sentoù) ou de saints (sàntou) ? En 1751 un notaire l’écrit "saintius" !

 

SIBEOU -1791-

Sens inconnu.

 

SOUSSINES -1500-

C'est une variété de saules, très petits,"saoussine".

 

La clairière de Soussines en 1919, dominée par la cabane de Cabeils (doc. Harlé) , vu son état elle devait alors servir de leiu de rassemblement des troupeaux de vaches semi- sauvages et la même en 1980 (Ph.R.Aufan)

 

 

 

TAILLADE (Braou de la)

Nom ancien d'un marais, au pied de la dune de Batcoude.

 

TAULETTE -1672-

Ce "plateau" appartenait alors à la Veuve Taffard qui y possédait 4 fours à goudron. En 1777, on dit Toulettes. Presque tout fut recouvert par les sables, semé vers 1831 il ne fut pas réclamé, il n'en reste comme souvenir que les "Peytoulets" qui étaient mitoyens. Il est possible que les deux noms aient été confondus et que taulette soit une déformation.

Pour établir la triangulation de la carte de France, leurs auteurs César François Cassini de Thury et Jean Dominique Maraldi, firent vers 1744, installer en ce lieu le « signal de Taulette ».

 

TERME (Le) -1644-

Voir Ludon du Terme. La pièce qui dépendait alors de Notre Dame des Monts, était en limite avec la Montagne de Biscarrosse.

 

TIOULES (les)

Déformation de "téoule" les tuiles.

 

                                                                                                                               Les Tioules (RA 1978)

 

TRAFOT -1791-

Ecrit alors Traffot. Dans la parcelle il y a le Truc du capéran (du chapelain) haut de 48 mètres.

Est-ce un nom de famille ?

 

TRUCAILS (lous) -1849-

C'est l'endroit où il y a des trucs, des dunes.

 

TRUC de la TRUQUE

De ses 76 mètres, il domine la Montagne. Si le truc est une dune, la truque est moins simple à traduire. Deux explications sont vraisemblables : soit une grosse sonnette pour les vaches, soit la hauteur qui domine les autres (Moureau). A moins que ce ne  soit une  tautologie (répétition de deux mots ayant le même sens) comme le pense Fénié, mais cela est infirmé par l'existence du toponyme suivant "La Truque" qui, lui, est employé tout seul et a donc un sens et une graphie propres.

Dans le « Pilote des côtes de la Loire à la Bidassoa » publié en 1869, l’auteur, Bouquet de Grye, signale la « Truque de Pelouse » éminence qui devait servir

de point de repère aux navigateurs

Cabane de La Truque(R.A)                                    

                                                                              

.LA TRUQUE -1791-

Cette parcelle usagère qui existait encore, en 1791, en bordure du lac et en limite de Biscarrosse, s'appelait aussi "les pins de Fleury". Elle a complètement disparu sous les dunes qui ont été fixées en 1832 et qui ont pris son nom qui n'est actuellement porté  que par  la cabane.

 

                                                             _________________________________